Wallahi, mes amis, aujourd’hui en Guinée, même Cupidon a jeté l’éponge ! L’amour, ce n’est plus ce que c’était. À croire que les mariages viennent avec une date d’expiration programmée sous la bague ! Trop de ménages qui se cassent, trop de couples qui se brisent, comme si on s’était tous abonnés à Netflix version divorce.

Prenez mon voisin-là. Un monsieur très respectable… jusqu’à ce qu’il répudie sa femme comme on jette un sachet vide. Et à peine la porte rabattue, il se relance déjà sur le marché sentimental comme une pamplemousse en promo.

Il vient de me dire qu’il a trouvé l’amour de sa vie… sur TikTok. Oui, oui ! Une go qui parle trois langues : emoji, « hein ? », et « je suis pas comme les autres ».

Alors j’ai soufflé, j’ai levé les yeux au ciel et dit :

« Wallahi, si même l’amour est devenu location mensuelle avec caution morale, on est foutus. »

Et le plus triste dans tout ça ?

Même Cupidon, en Guinée, il est au chômage technique. Il a vendu son arc pour s’acheter un panneau solaire.

L’autre jour, j’entends une voix féminine devant chez mon voisin : 

  • Bébé, je suis arrivée, je suis devant votre toilette ! 

Et lui, tout bonnement, répond : 

  • C’est pas la toilette, c’est ma chambre. Il faut entrer ! 

À fakoudou ! Si la chambre ressemble à la toilette, imaginez la salle de bain ! Moi j’étais-là, assis dans ma véranda, avec mon bissap, je me suis dit : « Entre les deux, ça ne va pas durer. »

L’amour est mort, vive les embrouilles ! Mais bon, on chen fout.

Pendant que les cœurs saignent, nos ministres, eux, ont trouvé l’amour… dans l’eau du robinet. Le ministre de l’Énergie — celui-là même qui fait clignoter nos lampes plus que les guirlandes de Noël — a déclaré avec le plus grand sérieux que le président est « le père de l’eau ». Wallahi ! Le père de l’eau maintenant ! Comme si « père de la nation » ne suffisait pas, voilà qu’on lui colle la paternité des cours d’eau, de la pluie et peut-être bientôt de l’Océan Atlantique.

À ce rythme-là, il sera bientôt père du courant intermittent, des factures trop salées, et pourquoi pas de la cuvette qui se remplit toute seule. Démagogie ou délire aquatique ? À vous de choisir, mes amis !

Et pendant qu’on acclame le « papa de l’eau », un autre daron sort du silence pour nous pondre une perle. Djiba Diakité, le grand manitou du projet Simandou, jure, la main sur le palpitant, que si on étale les documents relatifs au gisement de fer, ça ferait 14 km ! 14 km de papier ! Sans blague ! À fakoudou !

C’est quoi chat ? Un projet minier ou une nouvelle autoroute en papier ? On aurait pu faire une piste pour les marathoniens, ou même construire un abri contre la pluie. Mais non, ce sont des feuilles, posées, rangées, empilées, qu’on ne lit pas. Et devinez quoi ? Malgré ces 14 km de paperasse, le projet lui-même avance à la vitesse d’une tortue gréviste.

Wallahi, on dirait que les dossiers travaillent plus que les hommes. Moi, je propose qu’on fasse un pèlerinage administratif : chaque citoyen peut venir marcher sur les papiers, prier dessus, peut-être que ça activera l’esprit du fer de Simandou. Alléluia, Inch’Allah, Alalékabon ! Amen !

Bref, mes chers amis, nous vivons une époque formidable.  Et moi j’ai pris une grande décision : je vais me marier avec ma bouteille de gaz.

Oui, au moins elle est fidèle, elle reste à la maison, et même quand elle est vide, elle te regarde avec dignité. C’est peut-être ça l’avenir du bonheur en Guinée : un célibat assumé, un panneau solaire, et une marmite qui s’accommode de ton silence.

Ah oui … pendant que les foyers volent en éclats, que l’eau a trouvé un nouveau papa, et que le Simandou s’étale comme un cadavre sur 14 km, le peuple, lui, continue de boire l’amertume à la louche.

On chen fout de tout, on remplace les femmes comme les ampoules. On nomme des ministres à la pelle, et on célèbre des projets qui n’accouchent que de communiqués. Wallahi, ici, même la misère n’est pas assez misérable.

À ce rythme, bientôt on va dire que le président est aussi le père du soleil, et que la pluie tombe grâce à un décret !

La seule vérité qui reste, c’est que tant qu’on confond le pouvoir avec la poésie et la vie de couple avec une série télévisée, on est foutus… mais avec élégance. À fakoudou !

Sambégou Diallo

Billet

Un chat m’a conté

En Guinée, quand la pluie tombe, les routes se lavent la face… et disparaissent.

Quand le courant revient, les enfants crient comme si le Syli national avait marqué.

Et quand le gouvernement parle de “priorités”, on sait qu’il faut planquer son porte-monnaie. Mais bon, comme dit mon oncle :

  • On ne mange pas les discours, mais ça cale un peu l’estomac… jusqu’au prochain communiqué !

Un chat m’a conté

En Guinée, quand un ministre dit : « Tout va bien », il faut vite courir… y a sûrement un incendie quelque part.

Quand on annonce des réformes, c’est souvent pour réformer… le discours.

Et quand on parle de changement, c’est surtout les pneus des cortèges officiels.

S.D