L’Union des Forces démocratiques de Guinée a repris ses assemblées générales le 12 avril, à son siège de Commandanyah. Mémorandum controversé de certains fédéraux, départs des cadres du parti, candidature de Mamadi Doum-bouillant, La Petite Cellule Dalein Diallo s’en donne à cœur joie.
Après l’épisode des fédéraux ‘’frondeurs’’, l’UFDG avait à cœur de montrer qu’elle maintient encore sa force de frappe, que l’idylle entre Cellou Dalein Diallo et ses militants est loin d’être entamé. Le siège du parti a refoulé du monde samedi 12 avril. Membres de la direction nationale, responsables de sections et fédérations, militants, venus de partout du Grand-Conakry, y ont répondu présents. Chauffés à blancs, tous réaffirment leur ‘’détermination’’ à demeurer derrière leur prési. Depuis l’étranger où il vit en exil, la bosse de l’UFDG s’en prend à la junte : « Notre lutte, c’est contre toutes les pratiques contraires aux valeurs démocratiques. Nous voulons que les Guinéens exercent pleinement leurs droits et libertés, y compris ceux de choisir librement leurs dirigeants…Plus de 60 jeunes ont été abattus sur l’Axe, ils n’ont eu droit à aucune justice. Nul ne sait si Foniké Menguè, Billo et Cie sont vivants ou morts. On est contre les pratiques liberticides qui privent les Guinéens de leurs droits… » La Petite Cellule Dalein Diallo indique que son parti ne déroge pas à cette règle. Il demande à ceux qui ont des velléités de départ, de laisser le parti respirer : « Ceux qui sont fatigués de défendre ces valeurs sont libres de partir. Nous sommes des libéraux, nous acceptons la liberté du choix. Ceux qui, avec nous, ont mené ce combat jusqu’à maintenant, s’ils sont fatigués, s’ils pensent qu’il faut aller à la soupe ou se reposer, qu’ils le fassent, qu’ils nous laissent tranquilles. Nous, nous sommes des hommes de conviction. »

Il estime qu’il est impossible pour l’UFDG de s’aligner derrière une junte qui « veut confisquer les droits, museler la presse et continuer à tuer les jeunes… Si certains estiment qu’ils peuvent soutenir les responsables de la mort sans justice de plus de 60 jeunes, des morts extrajudiciaires comme celle du général Sadiba Koulibaly, la candidature de Mamadi Doumbouya, c’est leur droit. Mais qu’ils laissent l’UFDG tranquille. » Le leader de l’UFDG ne se doute pas aujourd’hui que le CNRD et son prési cherchent à rester au pouvoir. Selon lui, tout est mis en œuvre pour servir aux Guinéens des élections bâclées : « On n’est pas prêt à participer à une mascarade électorale qui ne vise que légitimer un pouvoir obtenu par les armes et dont le peuple de Guinée ne veut pas. Avant, l’objectif de la junte, c’était de rester le plus longtemps possible au pouvoir avant de le rendre aux civils. Aujourd’hui, la junte veut rester au pouvoir, en organisant une mascarade électorale le plutôt possible. » Il en appelle à ses militants : « C’est vrai que la lutte est devenue difficile en raison de la répression. Il y a des moments où on recule pour mieux sauter, mais on ne va pas se laisser faire. »
« Les fédéraux ont manqué de vigilance »
L’histoire autour du mémorandum que des secrétaires fédéraux de l’UFDG en Haute-Guinée et en Guinée-Forestière lui ont adressé est loin de s’estomper. Si bien d’entre eux se sont rétractés, déclarant avoir été trompés par Joachim Baba Millimouno et son groupe, des voix s’élèvent au sein du parti pour assimiler l’acte à une tentative de déstabilisation. La Petite Cellule Dalein Diallo n’en veut pas outre mesure aux auteurs : « Les fédéraux ont manqué de vigilance, certains sont loyaux. Ils se sont laissés manipuler. Ils ont présenté leurs excuses, ont réitéré leur engagement envers le parti. Là où il y a eu de la résistance, le bureau fédéral s’est retrouvé pour se désolidariser. Mais aujourd’hui, toutes les autres fédérations ont réitéré leur soutien au président du parti. A quelque chose, malheur est bon. »
Yacine Diallo