Notre pays est aujourd’hui gangrené par des pratiques peu orthodoxes dont le peuple semble se complaire, voire applaudir.
L’orthodoxie financière et la bonne gouvernance exigent des gouvernants la bonne redistribution des ressources de manière à ce qu’aucun citoyen ne se sente lésé, au lieu que quelques privilégiés bénéficient des faveurs des dirigeants juste pour avoir fait leurs éloges et flatté leur égo.
Une situation malsaine qui porte en elle les germes amplificateurs de la démagogie dans notre pays. Un inconnu sorti de nulle part chante le nom de Mamadi Doumbouya et hop, le voilà récompensé d’une grosse cylindrée et des liasses de billets de banque ! Une pratique déconcertante et peu réfléchie, qui prouve que le président de la transition se préoccupe plus de son image, de sa notoriété que des lamentables conditions de vie des Guinéens.

Combien de dispensaires, d’écoles primaires auraient pu être construits avec ces fonds publics ? Faire l’éloge de Mamadi Doumbouya ne relève pas de l’intérêt national. Flatter l’égo du Général ne contribue en rien à l’avancement et au développement de la Guinée. Alors à quoi bon prendre l’argent public pour le donner à des individus qui n’ont posé aucun acte allant dans le sens du bien être collectif ?
Amusons-nous à faire un petit calcul. Le prix d’une 4×4 Toyota Land Cruiser oscille entre 90 700 et 97 000 €. Soit 100 000 de dollars ou 800 millions de francs guinéens, pour une seule voiture donnée à un simple démagogue dont le seul mérite est d’avoir chanté la gloire du président de la transition ! Imaginez le nombre de voitures du type donné ! Difficile de le dénombrer tellement les bénéficiaires de ce genre de largesse sont nombreux.
Où est la justice ?
Chanter Mamadi Doumbouya ne justifie aucunement que les caisses de l’Etat soient vidées au bénéfice de démagogues et artistes mendiants incapables de vivre de leur art. Liste non exhaustive de bénéficiaires de grosses cylindrées aux frais de l’État: Makanéra Alhoussein Kaké ; Takana Zion ; Singleton ; Fodé Baro ; Fodé Kouyaté ; Yama Séga ; Oudy 1er…

Rien qu’avec ces sept artistes, l’Etat guinéen à été financièrement saigné: il est question de plus de cinq milliards ( 5 milliards 600 millions ) de nos francs dilapidés. Combien d’écoles et de dispensaires ce montant aurait pu construire dans nos villages qui en manquent ? Des villages où les enfants font des dizaines de kilomètres pour aller étudier sous des hangars, à la merci des intempéries (pluies, vent violents…).

La corruption ne prendra jamais fin, si nos dirigeants continuent d’entretenir des artistes démagogues qui ne travaillent et ne vivent de leur art. Mais rien ne demeurera éternellement impuni. Trois ans en arrière, quand il n’était que commandant des Forces spéciales, Mamadi Doumbouya n’aurait pas consenti de tels cadeaux. Nul besoin de fouiller de gauche à droite, d’enclencher une quelconque enquête pour connaître la provenance des fonds. C’est de l’argent public, utilisé à des fins démagogiques d’aucune utilité publique.
Les autorités judiciaires, les inspecteurs financiers, la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) devraient se bouger, vu la politique de tolérance zéro contre les malversations financières proclamée.
Keita de Bruxelles