Depuis le démarrage du recensement biométrique le 15 avril, les ministres et cadres sillonnent le pays, pour appeler les citoyens à se recenser. Seulement voilà, la Guinée est une république où un ministre peut, à tout moment dicter, sa loi et imposer la marche à tenir. Ils s’en foutent des lois votées par le pouvoir législatif, CNT ou Assemblée nationale. La sortie en Haute-Guinée de Mory Condé, le ministre de l’Urbanisme, en est le dernier exemple.

En tournée de sensibilisation à Kankan, au lieu d’expliquer le bien-fondé du recensement biométrique, Mory Condé, le  ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, de l’Aménagement du Territoire chargé de la Récupération des Domaines Spoliés de l’État, a demandé aux syndicats des transports de refuser tout passager ne disposant pas son récépissé de recensement, après le 5 mai. « Ne faites pas monter un passager dans vos véhicules, s’il n’a pas de récépissé qui prouve qu’il s’est recensé. Une manière de les mettre la pression », a déclaré Mory Condé, l’air imposant, sur un ton sérieux en langue nationale Maninka.

Dans la même lancée, il a demandé aux imams de mettre en priorité, durant les 5 prières de la journée, pour dire aux gens de se recenser : « Nous ne sommes pas présents tout le temps ici, mais les imams sont avec la communauté toutes les heures de prière. Il faudra parler de recensement avant et après les prières », instruit Mory Condé. A savoir si sa manière de sensibiliser passera chez les citoyens.

MAD