A l’occasion de la fête des pâques lundi 21 avril, l’archevêque de Conakry a fait une sortie pour le moins remarquée. Monseigneur Vincent Koulibaly presse les autorités de la transition et la classe politique au dialogue et à la décrispation.
Fini les 40 jours de pénitence pour les chrétiens. Place à la fête de Pâques, commémoration de la résurrection de Jésus-Christ. Les fidèles se sont massés dans les différentes églises pour communier. A Conakry, Mgr Vincent Koulibaly a réuni du monde à la cathédrale Sainte-Marie de Kaloum. Il y a distillé des messages sur les valeurs de la chrétienté. Mais l’archevêque de Conakry s’est surtout montré préoccupé par la situation politique du pays. Il demande aux acteurs de tout bord de venir à la table du dialogue : « J’invite humblement le Comité National du Rassemblement pour le Développement, le gouvernement et les acteurs sociopolitiques à accepter de se retrouver autour de la table du dialogue, afin de concevoir, ensemble, les voies et moyens les plus appropriés et les plus adaptés à la prise en compte des crises récurrentes qui ont marqué l’histoire de notre pays, en vue de parvenir à des élections apaisées, crédibles et transparentes. » L’archevêque de Conakry se dit convaincu que le salut réside dans le dialogue et dans l’inclusion : « Le retour à l’ordre constitutionnel par l’organisation des élections présidentielles et législatives exige l’inclusion et la participation de tous les acteurs sociopolitiques. »
En 2023, les religieux avaient également tenté d’obtenir un accord entre le CRND et les Forces vives de Guinée. Alors Premier ministre, Bernard Goumou a rencontré plusieurs fois des acteurs politiques et de la société civile, pour discuter de la conduite de la transition et des détenus politiques. Mais le processus avait échoué.
L’Archevêque risque de prêcher dans le désert, tant le dialogue politique en Guinée est au point mort. Le CNRD, convaincu qu’il n’a plus de contre-pouvoir en face, (leaders politiques et acteurs sociaux, en prison ou en exil), déroule tranquillement son agenda. Des mouvements de soutien et des appels à la candidature de Mamadi Doumbouya, le président du CNRD, se font de plus en plus nombreux. Des mobilisations, en campagnes déguisées, se multiplient à Conakry et à l’intérieur du pays. Pendant ce temps, toute voix discordante est écrasée.
Yacine Diallo