Pour avoir manifesté contre la surtaxe (droit de marché) le 16 avril dernier, une cinquantaine de banabanas du marché Hafia2 (T8) ont été convoqués le 30 avril, par la gendarmerie d’Entag. Le 2 mai, le marché a été fermé. Ils menacent de manifester devant le ministère du Commerce, pour se faire entendre.
Au marché de Hafia2, dans la commune de Tombolia, la brouille entre l’administrateur du marché et les commerçants perdure. Des convocations ont été adressées à une cinquantaine de commerçants par la gendarmerie d’Entag, pour « avoir manifesté » récemment. L’administrateur du marché, devenu persona non grata à Hafia2, est suspecté d’être derrière les plaintes.
Tout est parti le 16 avril, quand les occupants du marché ont protesté contre la surtaxe (droit de marché) qui leur a été imposée par l’administrateur. Ils ont exigé le départ du gestionnaire. Ce qu’ils n’ont pas encore obtenu. Le vendredi 2 mai, les commerçants ont encore protesté en fermant leurs commerces. Toutes les entrées du marché ont été barricadées. Boutiques et magasins de l’extérieur ont été aussi cadenassés.

Jusque-là, les protestataires réclamaient la baisse de la taxe et le départ de l’administrateur. Ils réclament maintenant l’annulation de la convocation. « C’est notre droit de revendiquer. L’administrateur doit partir, les droits de marchés doivent être baissés », peste une dame qui a requis l’anonymat. Michel Lamah, marchand, renchérit. « Le 30 mai, des gendarmes ont déposé des plaintes à des commerçants. Plus de 50 personnes (hommes et femmes) ont été convoquées. Nos porte-paroles, les tenanciers des magasins où nous tenons nos réunions et beaucoup de femmes sont également convoqués. »
Selon Lamah, comme la fois dernière, les femmes se sont rendues à la commune de Tombolia, pour tenter d’obtenir gain de cause. « Si rien n’est obtenu cette fois-ci, elles iront au ministère du Commerce, de l’Industrie et des PME. Et si l’Administrateur n’est pas remplacé, il n’y aura pas de marché à partir du 8 mai. Pourquoi porter plainte contre quelqu’un qui a manifesté pour une cause, sans causer de dommages ? Nous ne sommes pas des délinquants. Au lieu de répondre à la convocation, prochainement, les femmes débarqueront au ministère du Commerce. Sûrement, la solution se trouve là-bas », annonce Lamah, demandant le retour d’Abdoulaye Sow, ancien administrateur de leur coin.

Joint au téléphone, l’administrateur du marché a coupé court : « Je ne peux vous accorder l’interview aujourd’hui, peut-être demain ». Et de nous raccrocher au nez. Nul ne sait comment s’appelle le décrié. Hommes et femmes du marché disent ignorer son nom. Le nom figurant sur les reçus qu’il distribue aux commerçants est « El Hadj l’Administrateur ». S’y ajoute, son numéro de téléphone.
Selon les commerçants, avant la nomination « d’El Hadj l’administrateur », chaque magasin payait par mois 15 000 Francs glissants, les étalagistes 1 000 francs. Ce n’est plus le cas, soutiennent-ils. « Nous payons 25 000 francs par magasin, 1 500 francs par table. Le surplus de 500 francs chez les étalagistes est justifié pour l’assainissement du marché. Mais, le marché est très sale », nous déclarait le 16 avril, Mamadou Malick Diallo.
Souleymane Bah