Comme chaque année, à pareil moment, les examens nationaux qui articulent les différents segments de l’écosystème éducatif, viennent de s’achever. Les résultats paraissent satisfaisants et comblent tout le monde. En tout état de cause, sans ambigüité, ils tranchent sur ceux de 2023 qui avaient été un désastre national. Comme toujours et dans la précipitation, la société a rageusement pointé du doigt les pauvres candidates et candidats. Qui passent, croit-on, plus de temps devant le petit écran qu’avec les livres et les cahiers. C’est en quelque sorte le haro sur nos marmots moqués, les comptables de la débâcle. Accusation grave, injuste, injustifiée.
Ce qui vise à dédouaner les administrations scolaires, les gens-saignants, les associations de parents d’élèves, les parents d’élèves et la société dans son ensemble. Les apprenants ne sont-ils pas, avant tout, que de simples réceptacles ? Convenons que la qualité du contenu et les stratégies de communications d’apprentissage et de mémorisation du message sont l’œuvre du système éducatif, y compris les structures de parents d’élèves. N’est-ce pas les acteurs à ces différents niveaux qui conçoivent, élaborent et impulsent les politiques éducatives, orientent les programmes scolaires et universitaires, assurent le contrôle-qualité de l’enseignement à tous les niveaux ? La pertinence et la cohérence de tout le système comme l’amélioration de l’aptitude à apprendre relèvent alors, à n’en pas douter, de leur pleine et entière responsabilité. Les examens qui sont des moments d’évaluation de tout ce travail collectif doivent permettre de mesurer les efforts fournis par chaque intervenant. A l’occasion, la main sur le palpitant, chacun devrait procéder à un examen de conscience approfondi et faire son mea-culpa. Les décideurs et leurs conseillés devraient méditer sur les politiques qu’ils ont cogitées pour en apprécier à la fois l’efficacité et l’efficience. Quant aux enseignants et autres agents d’encadrement, ils devront en âme et conscience, estimer leur part dans les succès et les échecs des programmes scolaires. Les élèves et leurs parents bénéficiaires directs des politiques éducatives de l’Etat auraient bien tort de se débiner, de faire dans la fuite en avant. Aux parents de veiller à la bonne éducation de leurs rejetons, surveiller leur assiduité et leur ponctualité, leurs leçons et leurs devoirs.
L’école et la famille se répartissent ainsi les charges de probité d’éducation et de formation. Ces deux entités doivent s’acquitter, avec l’efficacité requise, des tâches qui leur incombent en matière d’éducation des mouflets. Les différents acteurs doivent assumer courageusement les responsabilités qui sont les leurs dans le processus éducatif. L’État ne doit pas se contenter de consacrer la portion congrue des dépenses budgétaires. Bien au contraire, il doit veiller à ce que des ressources suffisantes soient mises à la disposition du secteur éducatif, bon an, mal an, pour lui permettre de se doter de personnel de qualité, d’infrastructures performantes et d’outils de travail adéquats. C’est seulement à ces conditions-là que l’État pourra assumer ses responsabilités, à sa suite, les divers acteurs. On doit apprécier les résultats des évaluations scolaires à l’aune-là.
Abraham Kayoko Doré