Thierno Amadou Bah, pandore, a été tué le 27 juin lors d’une opération de ratissage contre les trafiquants et consommateurs de drogue dans la zone du Kilomètre36, commune urbaine de Manéah. Un gars des Forces spéciales est accusé par la famille du défunt.

Le 25 juin dernier, la Direction générale de la police nationale (DGPN) a lancé une opération d’envergure contre les trafiquants et consommateurs de drogue à Cona-crime et dans le Grand-Cona-cris. La décision fait suite à la mort de cinq consommateurs de la drogue kush, dans les communes de Kagbélen et Kaloum entre le 24 et le 25 juin. Dans ces opérations de ratissage, l’équipe du lieutenant Thierno Amadou Bah s’est rendue dans une zone du Km36, dans le Grand-Cona-cris. Le ratissage a viré au drame, quand l’équipe des pandores a mis le grappin sur des présumés trafiquants de la drogue dont une nounou, supposée proche d’un élément des Forces spéciales.

Le lendemain du drame (28 juin), Mamadou Saliou Bah, frère du défunt, a narré les circonstances du décès de son frangin de pandore : « Ils (Thierno Amadou Bah et agents Ndlr) étaient partis pour faire un ratissage dans les zones de trafic de drogue. Lors de cette opération, ils ont interpellé une présumée trafiquante de drogue. Mais sur place, celle-ci avait son beau-frère qui est un agent des Forces spéciales. Cet agent a ordonné l’équipe des gendarmes de libérer à l’immédiat sa belle-sœur et la drogue saisie. Chose que les gendarmes n’ont pas accepté, en répliquant que la drogue et son trafic sont interdits », ajoutant que « l’agent des Forces spéciales » est entré dans le Camp Kwame Nkrumah, situé non loin. « Il est revenu avec ses amis armés et a tiré sur mon frère. La balle a frôlé le véhicule des gendarmes, avant de toucher mon jeune-frère à la poitrine. Il en est finalement décédé », déplore Mamadou Saliou Bah.

Jusqu’au moment où nous mettions en ligne, aucune communication officielle n’a été faite sur l’incident. Un confrère nous confie que le pro-crieur général près la Cour d’Appel de Cona-crime, Fallou Doumbouya, lui a déclaré qu’il se « charge de l’affaire, l’enquête est ouverte, mais il ne fait aucun commentaire. »

Des saisis et interpellations en cascade

Le 30 juin, les Services spéciaux de lutte contre la drogue et les crimes organisés ont annoncé avoir fait une saisie record de la drogue en Guinée. Pas moins de 700 kilogrammes de chanvre indien, 16 kg de drogue kush ont été présentés à la presse. Selon les services spéciaux, 17 personnes suspectées dont huit femmes, ont été interpellées.

Les opérations de démantèlement des zones de consommation et trafic de drogue ont continué de plus belle à Cona-cris et dans ses périphéries. Selon une dépêche du 4 juillet de l’Agence guinéenne de presse, la police a annoncé avoir saisi 185 boules de chanvre indien, 150 comprimés de tramadol, 48 comprimés de valium, 35 paquets de rizlat, 2 paires de ciseaux. La quarantaine d’individus dont huit femmes a été interpellée encore à Cona-cris. Parmi les suspects, 27 ont été interpellés dans la commune de Matam et les 13 autres dans la commune de Lambanyi. Il leur est reproché plusieurs infractions. «Outrage à l’agent, association de malfaiteurs, détention, consommation et vente de substances psychotropes, détention d’armes blanches. Des faits prévus et punis par l’article 812 et suivant du Code pénal guinéen en vigueur», a indiqué le 3 juillet, la porte-voix de la police, Rama Baldé, au commissariat de Nongo, à l’occasion de la présentation de ces personnes aux médias.

Souleymane Bah