À Kampala en Ouganda, le Syli local a été éliminé dès les phases de groupes du Championnat d’Afrique des nations. Une semaine après, la délégation guinéenne peine à regagner Conakry faute de moyens de déplacement. Depuis plusieurs jours ils sont bloqués à l’aéroport de Kampala. Bogola Haba accuse les anciens régimes politique de la Guinée. 

Alors que tout semblait réglé pour le retour des Guinéens, une mauvaise surprise a gâché la fête. Selon les infos, une compagnie aérienne émiratie, qui aurait déjà encaissé la totalité du paiement pour l’affrètement d’un avion privé aurait brusquement changé les conditions du contrat.

Depuis mardi 19 août, la compagnie a perçu l’intégralité des fonds pour assurer un vol spécial Kampala-Conakry, destiné à ramener joueurs et officiels guinéens ayant pris part au Championnat d’Afrique des Nations (CHAN). Mais contre toute attente, le mercredi 20 aout, elle a informé l’agence de voyages SMC Négoce que l’avion ne pourrait décoller avant le 25 août. Plus grave encore, la compagnie refuserait catégoriquement de rembourser le paiement déjà versé. Une situation qui a suscité incompréhension et colère au sein des instances dirigeantes du sportif guinéen.

Pris de court, le ministère des Sports a réagi en urgence. La délégation du Syli a été relogée dans un hôtel proche de l’aéroport d’Entebbe, le temps de trouver une alternative. La mission a été confiée à SMC Voyages, partenaire du ministère guinéen des Sports qui a aussitôt entamé des discussions avec Ethiopian Airlines. 

Alors que des bruits de couloirs font état d’un vol retour pour le 23 août à midi heure local, jusqu’aux environ de 18h aucun des membres de la délégation encore moins des autorités contactés par notre rédaction n’a confirmé cette information.

Bouc émissaire

Le ministre des Scores Kéamou Bogola Haba s’est indigné sur les réseaux sociaux, assurant qu’il n’y « aucun souci de liquidité. L’État s’est acquitté de toutes les charges. » Sous le feu des critiques, le boss des Sports s’est déchargé sur les anciens régimes : « Malheureusement, affréter un avion à l’étranger n’a rien à voir avec louer un magbana [minibus] à Conakry. C’est la faute à ceux qui ont liquidé nos avions. » Allusion à peine voilée à son ancien allié, la Petite Cellule Dalein Diallo, accusé d’avoir bradé Air-Guinée en 2002 lorsqu’il était ministre des Transports sous le régime de Fory Coco. En exil depuis la démolition de sa maison, le Prési de l’UFDG qui a toujours clamé son innocence, est aujourd’hui poursuivi par la justice. 

Cette pique n’est pas restée sans réponse. Sur sa page Facebook, Souleymane Souza Konaté, coordinateur de la Cellule de communication de l’UFDG, a répliqué en qualifiant Bogola Haba de « ministre de tous les malheurs et de tous les échecs [qui] manque l’occasion de se taire. » Rappelant plusieurs manquements dont le ministre est accusé, il enfonce le cloue : « Au lieu de se remettre en question, il s’enferme dans l’arrogance. Reconduit par miracle grâce à un repêchage collectif, il passe son temps à chercher des boucs émissaires pour masquer ses limites. »

En attendant, le Syli trépigne d’impatience à Entebbe.                        

Abdoulaye Pellel Bah