Le 1er septembre, Tournons la page a sollicité une audience avec le Garde des Sceaux, ministre de la Justice. Une demande restée lettre morte, mais le mouvement citoyen ne lâche pas prise.
Pour retrouver Oumar Sylla alias Foniké Menguè, Mamadou Billo Bah, Habib Marouane Camara et les autres disparus en Guinée, les organisations de la société civile ne négligent aucune piste. Le mouvement citoyen, Tournons la page Guinée se tourne vers le ministre de la Justice, pour avoir des nouvelles des activistes et des autres leaders d’opinion. Les responsables de l’ONG, convaincus que les autorités connaissent un rayon sur ces disparitions, surtout après les sorties de Taliby Dabo, désormais proches du Palais Mohammed V et du Premier ministre, souhaitent être reçus par Yaya Kaïraba Kaba dans les prochains jours: « Le procureur général près la Cour d’appel de Conakry avait annoncé l’ouverture d’une enquête. Nous voulons rencontrer le Garde des sceaux, pour connaître l’évolution du dossier, ce qui a été fait, ce qui n’a pas été fait…», explique Alsény Farinta Camara, vice coordinateur de Tournons la page Guinée.
Malgré l’ouverture d’une enquête dans cette affaire, ni les familles des disparus ni les témoins de leurs enlèvements n’ont été auditionnés. Tournons la page cherche donc à « lever le voile sur les difficultés, si la justice en a, qui empêchent les enquêtes de prospérer », ajoute Alsény Farinta Camara.
Sauf que voilà une semaine que la lettre dort dans les tiroirs du ministère de la Justice. Sans réponse. Du moins, pour le moment. Mais l’activiste n’en démord pas: « Nous voulons le rencontrer à la date et à l’heure de sa convenance. Nous voulons juste avoir des informations officielles sur la procédure. » Si le ministre de la Justice rechigne à donner un écho favorable à cette sollicitation, Tournons la page est décidé à saisir le Premier ministre et le Président de la transition : « Ce sont ses supérieurs hiérarchiques. Nous n’hésiterons pas à les saisir, si nous n’obtenons pas gain de cause. Nous avons publié la demande d’audience pour alerter sur le mutisme des autorités. Pour nous, nos camarades sont en vie. Nous cherchons à connaître leurs conditions et leurs lieux de détention. Il faut que l’opinion nationale et internationale connaisse ce qui se passe dans cette affaire. »
Pas sûr que cette lettre aide à sortir les autorités guinéennes de leur mutisme.
Yacine Diallo