En conférence de presse lundi 1er septembre au siège du Porte-parolat du gouvernement à Kaloum, Ousmane Gaoual Diallo s’est exprimé sur la situation sociopolitique du pays. Au menu : campagne référendaire, gestion de la crise de liquidité, suspension des partis politiques.   

Ousmane Gaoual préfère parler de difficultés bancaires que de crise de liquidités. Selon lui, la Guinée ne traverse pas une crise économique : « C’est une forme d’inquiétude. Cela veut dire que nous avons plus d’argent gardé dans les portefeuilles, nos coffres-forts ou à domicile que dans les banques. Forcément, si on ne dépense pas, l’argent ne va pas circuler. »

Le ministre des Transports et porte-parole du gouvernement reconnait toutefois que la thésaurisation résulte d’un déficit de confiance entre clients et institutions bancaires. « On peut se dire si je mets mon argent à la banque, est-ce que je l’aurai toujours à disposition ? », s’interroge-t-il.

Les autorités ont annoncé la réception de conteneurs de nouveaux billets de banque, pour juguler la crise de liquidité. Alors que certains observateurs craignent un recours à la planche à billets pour résoudre la pénurie du cash, Ousmane Gaoual répond que les gouvernements de tous les pays fabriquent régulièrement de l’argent pour recycler les billets usés. « Les billets qui sont importés doivent l’être, conformément au besoin d’usure et du fonctionnement de notre économie. Cela ne vient pas remplacer l’argent qui est déjà dans les comptes particuliers à domicile ou dans leurs coffres-forts. »

De la suspension des partis politiques

Pour le conférencier, les partis politiques évoluaient dans un environnement illégal. « Mais lorsque l’administration sanctionne on crie à l’abus, s’étonne-t-il. On distribue des avertissements, on encourage à se conformer. Mais lorsqu’il y a des résistances, il n’y a pas d’autres actions que la coercition. C’est cela la République. Nous devons plutôt encourager ce type de fonctionnement. Cela va réduire la prolifération des organisations politiques qui ne correspondent pas à l’esprit que nous avons des partis politiques. Cela va permettre à ceux-ci d’évoluer dans le cadre de la loi républicaine et qui peuvent ainsi concourir à améliorer la gouvernance à tous les niveaux ». Le porte-parole du Gouvernement estime que la bonne gouvernance des partis politiques favorise la démocratie dans le pays.  

« Mieux vaut une constitution que rien »

Parlant de l’adoption de la nouvelle Constitution le 21 septembre prochain, Ousmane Gaoual Diallo espère la victoire du Oui. Si cela va de soi, le porte-parole du Gouvernement justifie sa position : « Pourquoi ce n’est pas qu’une question d’opinion ? Imaginez qu’on dise non, on fait quoi ? On reste dans la situation d’exception ? Est-ce que la situation d’exception est meilleure que d’avoir une Constitution, même si on a des griefs contre celle-ci ?  La situation d’exception n’est pas meilleure. Je pense qu’il n’y aura que des gens qui vont voter oui. »  

Le ministre des Transports rappelle qu’une Constitution est dynamique, elle change avec le temps, les années et qu’elle évolue sous forme d’amendement. « J’espère que tous les Guinéens sont pressés d’avoir une Constitution et qu’il n’y a aucun Guinéen qui ne veut pas la nouvelle Constitution. Un oui m’est préférable qu’un non. Sérieusement, une mauvaise Constitution est mieux que zéro Constitution. Il faudrait que les gens comprennent qu’on sort d’une situation d’exception pour être sous le couvert d’une loi qui va nous dire ce que sont nos institutions, ce qui va être notre devenir politique. ».

Le porte-parole du Gouvernement assure que l’organisation du référendum et de toutes les autres élections à venir est prise en charge par le budget national. « Si on n’est pas capable de financer nos élections, ce n’est pas la peine qu’on nous appelle pays », conclut-il.  

Mamadou Adama Diallo