Si son mandat s’est officiellement achevé à minuit dans la nuit du jeudi 4 au vendredi 5 septembre, le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo n’entend toutefois pas quitter le pouvoir avant l’élection de son successeur qui n’interviendra que dans un peu plus de deux mois. En face, l’opposition crie à l’illégitimité et réclame une « transition démocratique » dans un pays qui a connu une dizaine de coups d’État en deux décennies seulement.
En Guinée-Bissau, le mandat du président Umaro Sissoco Embalo est officiellement arrivé à son terme à minuit, dans la nuit du jeudi 4 au vendredi 5 septembre. Pour autant, celui-ci a déjà prévenu : pas question pour lui de quitter le pouvoir avant l’élection de son successeur qui n’interviendra que le 23 novembre prochain. Récemment, le chef de l’État a en effet affirmé à la presse que la fin de son mandat présidentiel ne signifiait pas qu’il devait quitter ses fonctions…
Bien que fragilisée, l’opposition, elle, ne l’entend toutefois pas de cette oreille et considère que le président est désormais hors-mandat, donc illégitime. Leader de la coalition API Cabas Garandi, Baciro Djá appelle ainsi à l’organisation d’une « transition démocratique » dans le pays. « Assez ! C’est terminé ! C’est la fin ! La Constitution accorde cinq ans de mandat au chef de l’État : son mandat a donc pris fin, il n’a plus aucun pouvoir en tant que président de la République », déclare celui-ci avant de poursuivre : « La passation de pouvoir ne doit pas être traumatisante : les Bissau-Guinéens ne veulent pas de conflits, ils ne veulent pas de problèmes mais simplement la paix et la tranquillité qu’ils méritent ! ».
Tensions
À l’approche du scrutin présidentiel cependant, une certaine tension continue de régner en Guinée-Bissau. Alors que la quasi-totalité des institutions sont elles aussi caduques ou simplement à l’arrêt – aucune élection n’a été organisée pour renouveler le Parlement dissout en 2023 -, certains opposants sont toujours contraints à l’exil, comme Domingos Simoes Pereira.
Quant aux manifestations interdites depuis un an, elles demeurent proscrites, restriction à laquelle il convient d’ajouter aussi la récente censure des deux organes de la presse publique portugaise, Lusa et RTP, dont les équipes se sont vu intimer l’ordre de quitter le territoire. Contactées par RFI, les autorités bissau-guinéennes n’ont pas donné suite à nos sollicitations.