Des leaders politiques et de la société civile réunis au sein de la plateforme Forces vives de Guinée (FVG) appellent à des manifestations pacifiques à compter du 5 septembre en Guinée et à l’étranger. Histoire de dénoncer les « dérives autoritaires » de la junte au pouvoir et de sopposer au référendum du 21 septembre sur le projet de nouvelle constitution.
En cette période de campagne électorale pour le référendum constitutionnel du 21 septembre, les Forces vives de Guinée exclues du processus du retour à lordre constitutionnel sapprêtent à investir les rues et les places publiques pour sopposer à une « confiscation du pouvoir » par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD). Le 5 septembre, le jour de la manifestation, marquera le quatrième anniversaire de la prise du pouvoir par l’armée.
Les Forces vives comptent battre le pavé, en dépit de l’interdiction des manifestions en Guinée depuis le 13 mai 2022 par les autorités de la transition. Des manifestations dites pacifiques sont ainsi prévues sur toute létendue du territoire national le 5 septembre. Et ailleurs dans le monde, le lendemain 6 septembre. Elles visent, selon les organisateurs, à empêcher la junte à mettre en uvre son agenda de « confiscation du pouvoir » en violation de la Charte de la transition et la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance de lUnion africaine.
Joint au téléphone par La Lance, le 1er septembre, Biro Barry, le vice coordinateur du Forum des forces sociales, membres de la plateforme des FVG, a tenu à garder le silence sur le « caractère stratégique » autour des préparatifs des manifestations. « Nous sommes en train de nous préparer, mais je ne peux pas en dire plus. Cest atypique ce qui se passe en Guinée. La suspension de lUfdg, du Rpg arc-en-ciel et du PRP est vraiment inédite. Il faut laisser les gens sexprimer. Le référendum du 21 septembre est tout sauf un scrutin », fustige-t-il.
Un chapelet de griefs
Rafiou Sow, le leader du Parti du renouveau et du progrès (PRP), renchérit que les différentes équipes des Forces vives de Guinée sont sur le terrain. Même une réunion est projetée avant le 5 septembre afin dexaminer la situation et peaufiner la conduire à tenir. « Nos équipes du terrain vont nous faire un compte-rendu, nous saurons après à quoi sen tenir », ajoute-t-il.
Dans la déclaration du 10 août dernier, appelant aux manifestations, les Forces vives de Guinée déclaraient que le référendum du 21 septembre ne vise quà « valider » le projet de constitution qui « exonère » le général Mamadi Doumbouya du respect de son serment et de sa parole dhonneur, à leffet de soffrir une présidence à vie.
Les FVG déclarent quelles ne contribuent pas « à légitimer la dérive autoritaire et illégale » de la junte quelles accusent d« assassinats impunis, de kidnappings, de disparitions forcées, de morts suspects, de poursuites et condamnations arbitraires de leaders politiques, de musellement de la presse. »
Des manifestations sont également prévues hors du pays. Le 6 septembre, lendemain de la manifestation en Guinée, la diaspora guinéenne compte manifester à Paris, Berlin, Bruxelles, Montréal et à Dakar. Selon les FVG, plus de 60 jeunes guinéens ont été tués lors des manifestations sociopolitiques depuis lavènement du CNRD au pouvoir, il y a quatre ans.
Yaya Doumbouya