Le dimanche 7 septembre, dans une note officielle adressée au leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), le président du parti Rassemblement pour la République (RPR) a annoncé le retrait de sa formation politique de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD), dirigée par Cellou Dalein Diallo depuis 2020. Contacté par La Lance ce lundi 8 septembre, Diabaty Doré a expliqué ses motivations. 

À en croire le leader politique, la décision de retrait n’est pas personnelle. C’est la conséquence d’une réflexion collective menée au sein du parti. « La politique est dynamique, elle évolue avec le temps. Depuis 2020, le RPR s’est engagé dans l’ANAD pour accompagner Cellou Dalein Diallo à la magistrature suprême. Malheureusement, notre victoire électorale a été confisquée. Puis est survenu le coup d’État du 5 septembre. Après l’alliance électorale, nous avons formé une alliance politique pour défendre la démocratie et l’État de droit. Mais aujourd’hui, la base du parti, nos militants de l’intérieur comme de l’extérieur nous demandent de changer de cap », a-t-il souligné, évoquant également la volonté de repositionner le RPR face aux enjeux électoraux futurs, après dix ans d’existence.

« La principale formation politique de l’ANAD [UFDG, autour duquel a été créée l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie] ayant annoncé son retrait du processus électoral, rester dans cette coalition n’a plus de sens pour nous, poursuit Diabaty Doré. Les militants estiment qu’il faut désormais se consacrer pleinement au parti et se préparer aux prochaines élections. »

Un retrait sans rupture

Le président du RPR dément les rumeurs selon lesquelles ce départ serait lié à la suspension de l’Union des forces démocratiques de Guinée par le ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation (MATD) : « Cette décision n’a rien à voir avec la suspension de l’UFDG. J’ai échangé longuement avec le président Cellou Dalein Diallo, qui est un frère. Nos relations personnelles restent solides. J’ai aussi informé tous les leaders de l’ANAD. Ce n’est pas une rupture d’ordre personnel ou politique avec eux. C’est simplement l’expression d’un choix collectif : celui de notre base. En tant que leader, on doit écouter sa base. Si elle te tourne le dos, tu perds ta légitimité. »

Interrogé sur la position de son parti vis-à-vis du référendum constitutionnel, l’acteur politique semble réservé : « Nous avons toujours été clairs. La constitution qui a été présentée à Kindia n’est pas celle que je vois aujourd’hui », a-t-il déploré. Il remet enfin en question la transparence du processus et défend la Constitution de 2010, souvent saluée comme un modèle sur le continent. « Malgré ses limites, renchérit-il, elle est l’une des meilleures constitutions que l’Afrique ait connues ces vingt dernières années. Toute réforme doit se faire avec prudence, clarté et dans le respect des principes démocratiques. »

Mariama Dalanda Bah