Le 2 octobre, les Guinéens ont célébré le 67è anniversaire de l’accession de leur bled à l’indépendance. La journée festive a été marquée par des chants et danses à travers Cona-cris, mais a été entaché par de tragiques accidents de la circulation routière.
La journée commémorative s’est déroulée sous le thème: «S’inspirer du passé pour bâtir l’avenir. Ensemble. Souveraineté économique ». Sur l’Axe Leprince, entre Cosa et Hamdallaye notamment, le populo a célébré le 2-Octobre à sa façon. Ambiance certes plus modérée que les années passées, mais marquée par des chants, danses, parades d’engins roulants, avec le tricolore accroché un peu partout, des gens dans des t-shirts aux couleurs nationales, des séances de selfies pour inonder les réseaux sociaux. Les routes, elles, sont restées plus indisciplinées: tintamarre des teufteufs, surtout des motos surchargées, devant des flics et pandores dépassés par le désordre. Et bonjour les accidents.
À Kountia, dans le secteur Takouï, gosses, jeunots et viocs ont sillonné rues et ruelles, en chantant, sifflant et dansant. Maquillés aux couleurs Rouge-Jaune-Vert, la carte du bled dessinée sur les visages et drapeaux à bout de bras, l’atmosphère festive donnait l’air d’un carnaval.
Patatras, le drame
Mais derrière l’ambiance, de graves incidents ont assombri la journée. En début d’après-midi, un homme a été violemment percuté par une moto sur l’autoroute Fidel Casse-trop, près du marché Tanènè, non loin de l’aéro-hangar international Ahmed Sékou Touré. Selon des témoins, la victime venait d’acheter des noix de cola et traversait la route, quand la moto l’a heurté. Le choc a été si brutal qu’il n’a pas eu le temps de réagir. Le conducteur, blessé, a aussi chuté. Un pick-up militaire de passage a immédiatement évacué les deux accidentés vers une structure sanitaire.
En fin de journée, un autre accident, plus dramatique, a bouleversé le quartier Enco 5, au niveau des rails, dans la commune de Lambanyi. Vers 18h, un tacot a foncé dans un groupe de passants. Plusieurs personnes ont été fauchées. Au moins quatre morts et plusieurs blessés graves. Un témoin raconte avoir entendu « un bruit brusque » avant d’accourir : «J’ai trouvé trois fillettes au sol, une moto sur elles, et une dame qui saignait à la tête et à la jambe. Une autre fillette était étendue près du véhicule. Le chauffeur voulait faire machine-arrière, peut-être pour fuir, mais les gens l’ont stoppé et lui ont demandé de sortir du véhicule», confie-t-il.
Un autre, choqué, a pointé la responsabilité des parents. Pour lui, autoriser les gamins à déambuler dans les rues en ce jour de fête était dangereux: «On sait comment circulent les chauffeurs ce jour-là, sans discipline. Les parents n’auraient pas dû laisser les enfants dehors.»
D’après les secours, deux victimes sont mortes sur place avant l’arrivée des équipes de la Protection civile. Deux autres corps ont été évacués vers la morgue, tandis que les blessés étaient transportés d’urgence à l’hôpital régional d’Entag. Une vendeuse de poisson au bord de la route a également été heurtée par le véhicule.
L’anniversaire de l’indépendance, célébré dans la joie populaire, restera marqué par ces drames ayant endeuillé plusieurs familles à Cona-cris, malgré un dispositif sécuritaire mis en place. Le 2 octobre 2025 aura été une journée à la fois festive et douloureuse.
Aïssatou Bah