Le 13 octobre, plusieurs enseignants contractuels communaux recalés au concours d’accès à la Fonction publique ont fait un sit-in à Donka pour exiger leur intégration. Jean Paul Cédy, le ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, a reçu leur memo et les a calmés.

Les manifestants se sont retrouvés au siège du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (Slecg) au quartier Donka, commune de Dixinn, avant de débarquer à l’Institut national de recherche et d’action pédagogique (Inrap) où ils ont tenu un sit-in. Ils ont momentanément bloqué le ministre Jean-Paul Cédy, voulant de sortir du ministère (délocalisé à l’Inrap, le siège principal à Kaloum étant en rénovation). Les grognards réclament leur intégration à la Fonction publique via un arrêté d’engagement, sans délai et sans condition. Mamadou Diaka Sow, le porte-parole des enseignants contractuels communaux recalés : « Ce n’est pas un refus de reprendre les cours, nous voulons bien continuer à servir la nation, mais il n’y a pas un acte officiel du ministère stipulant que nous devons reprendre les cours. Les structures syndicales, la FSPE, le SLECG et le SNE nous ont demandés de reprendre les cours. Nous invitons les autorités, notamment le ministère de l’Enseignement pré-universitaire, à faire une communication officielle ordonnant aux contractuels de reprendre les cours. Nous sommes là pour lancer un cri de cœur, pour que les autorités fassent que l’arrêté soit signé, il ne reste que cela. »

Kadiatou Bah, la secrétaire générale du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée, SLECG, invite le général Mamadi Doumbouya à aider à ce que les enseignants contractuels communaux recalés soient engagés à la Fonction publique. « La pédagogie, ils en ont, la didactique, idem. Si ce sont les compétences académiques, ils en ont également. Nous savons tous qu’il y a un manque criard d’enseignants dans les écoles publiques, pourquoi ne pas les recruter ? Nous l’exhortons à les engager ».

En colère, les manifestants ont bloqué le ministre Jean-Paul Cédy qui sortait de l’Institut national de recherche et d’actions pédagogiques (ministère). « Notre volonté est que vous soyez heureux, épanouis. Je vous ai expliqué qu’il ne faut pas s’accrocher à une branche, il faut parfois essayer de trouver des solutions. Ce n’est pas avec des sit-in qu’on avance. On n’a exclu personne parmi vous. Il faut toujours privilégier la concertation. Nous avons toujours gardé la porte ouverte à vos représentants… Le cadre de concertation existe, vous pouvez vous y référer. Ce qui est sûr, c’est que nous sommes tous des enseignants. Il n’y a aucune raison d’exclure qui que ce soit. Chaque fois que l’État aura besoin d’enseignants, il recrutera parmi les jeunes qualifiés. Ceux qui ont déjà une expérience ont plus de chances d’être recrutés que ceux qui n’en ont pas », balance Jean Paul Cédy. Avec une langue de bois, il dit avoir reçu le mémo des enseignants, mais « chaque fois que les moyens le permettent, nous recrutons. Ainsi, fonctionne l’État. Je vous encourage à la réflexion, au dialogue et à la communication plutôt qu’à la confrontation ».

Yaya Doumbouya