Après deux mois d’interruption en raison des grandes pluies, le Mouvement démocratique libéral (MoDeL), a repris ses assemblées générales hebdomadaires samedi 11 octobre, à son siège national à Nongo (Lambanyi). Au menu: situation sociopolitique du bled, poursuite du combat pour la libération du prési du parti, Aliou Bah, détenu depuis dix mois.
La rencontre a été présidée par le porte-voix du parti, le Moïse Diawara. Il a débuté par une mise au point sur la situation carcérale et l’état de santé d’Aliou Bah, condamné à deux ans de prison ferme pour « offense au président de la Transition, Mamadi Doumbouya ». Le Moïse annonce que malgré les conditions de détention, le prési du MoDeL garde le moral et reste déterminé à poursuivre son combat pour la démocratie et la justice en Guinée.
S’exprimant sur l’élection présidentielle prévue le 28 décembre prochain, Moïse Diawara a reconnu les inquiétudes des militants, tout en leur demandant de comprendre la posture actuelle du parti. « Le bureau exécutif souhaite aborder cette question stratégique avec notre président Aliou Bah. Mais la situation est complexe. La Guinée vit une réalité politique différente de celle des pays voisins », a-t-il déclaré, avant de réaffirmer l’importance du leadership d’Aliou Bah au sein du parti : « Dans un parti politique, forger un leader n’est pas chose facile. Cela demande des sacrifices et des actions concrètes. Nous sommes fiers de notre leader, car il incarne nos idéaux et ceux de nombreux Guinéens. c’est comme un candidat bien préparé qu’on empêche de passer son examen à la dernière minute : c’est injuste et inacceptable. »

Inquiet mais déterminé
Le MoDeL a réitéré son engagement pour le respect de l’État de droit, la justice et la liberté. « Tant que notre président restera injustement détenu, il est difficile d’envisager une quelconque participation à une élection. Notre priorité absolue, c’est sa libération. Le seul candidat que nous reconnaissons et soutenons, c’est Aliou Bah », a martelé Moïse Diawara.
Le parti s’est exprimé sur l’adoption de la nouvelle Constitution le 27 septembre dernier, à la suite du référendum du 21 septembre. Tout en dénonçant des imperfections « tant sur la forme que sur le fond », le MoDeL dit en prendre acte, mais appelle les autorités à respecter leurs engagements envers le peuple. « Nous invitons le CNRD à se conformer aux principes démocratiques et à éviter toute dérive liée à la personnalisation du pouvoir », a insisté le porte-voix.
La bataille judiciaire
Le MoDeL s’insurge contre la détention « injuste et arbitraire » d’Aliou Bah, estimant qu’elle vise à l’écarter de la course à la magistrature suprême. Cependant, le parti assure qu’il ne baissera pas les bras. Le dossier, transmis à la Cour suprême de Conakry et à la Cour de justice de la CEDEAO, continue d’être suivi de près par les avocats (sans vinaigrette du MoDeL). En parallèle, le parti mène des actions de plaidoyer, de mobilisation et de pétitions pour obtenir la libération de son leader. « Nous utiliserons toutes les voies de recours légales et politiques pour que notre président recouvre sa liberté et que le MoDeL puisse poursuivre son agenda », a conclu Moïse Diawara.
Abdoulaye Pellel Bah