Le 25 septembre dernier, le jugement de l’ancien Président français, Nicolas Sarkozy, dans l’affaire du financement libyen de la campagne présidentielle de 2007, a connu son épilogue. Nicolas Sarkozy a été condamné à 5 ans de prisons avec exécution provisoire. Le 13 octobre prochain le juge l’avisera du lieu et de la date de son incarcération.
L’ancien président de la république n’est pas à ses premiers ennuis judiciaires. Il est parti de l’Élysée avec beaucoup de casseroles. Les différentes affaires judiciaires entourant l’ex-président français (2007-2012) peuvent paraître méandreuses au premier abord. À tel point que Nicolas Sarkozy a voulu jouer sur cette complexité et a déclaré, à titre de défense dans l’affaire du financement libyen, que de toute façon « personne n’y comprend rien ». Mais cette entourloupe pour laquelle Sarkozy a été déclaré coupable jeudi 25 septembre d’association de malfaiteurs en vue d’une corruption n’est pas la seule qui émaille la carrière politique de l’ex-patron de l’UMP. On note pêle-mêle l’Affaire Bygmalion ou affaire des comptes de campagne de 2012, l’affaire des écoutes, l’affaires des sondages de l’Élysée, l’affaire Bettencourt. Ces affaires aussi sulfureuses les unes que les autres sont quasiment toutes pendantes devant les tribunaux.
La condamnation de Nicolas Sarkozy, assortie notamment de la clause d’exécution provisoire, met en émoi le landerneau politique français. Ses amis déploient avec véhémence sa prochaine incarcération alors que ses adversaires évoquent ces frasques et s’en délectent. Au début de son mandat, alors qu’il visite la foire agricole, il rabroue un agriculteur qui refuse de lui prendre la main qu’il lui tend : « Pauvre con, casse-toi » lui dit-il. Chacun en est abasourdi ! Face à la presse à la sortie du tribunal, après sa condamnation, Sarkozy gémit : « S’ils veulent absolument que je dorme en prison, je dormirai en prison, mais la tête haute. »
L’incarcération d’un ancien chef d’Etat est un fait rarissime en France. On n’en retient que deux cas. Sous la révolution, en 1793, Louis XVI est jugé, jeté en prison et guillotiné. Le Maréchal Pétain, Président sous l’occupation allemande, est condamné en 1945 pour haute trahison, incarcéré et meurt en prison en 1951.
Nicolas Sarkozy a été aussi, par ailleurs, un Président bling-bling. Il n’est jamais à se départir de son goût de l’ostentatoire, du m’as-tu vu. On ne peut pas non plus occulter qu’il soit le seul chef d’Etat sous la cinquième République qui ait divorcé et se soit remarié durant son séjour à l’Élysée. Durant les primaires entre les candidats de droite en vue de l’élection présidentielle de 2017, son ancien Premier ministre et adversaire du moment, François Fillon, l’a méchamment tancé en ces termes : « Qui peut imaginer le Général de Gaulle mis en examen ? » en référence à ses divers procès.
Abraham Kayoko Doré