La nuit du lundi 13 au mardi 14 octobre, les travailleurs de la Compagnie de Bauxite de Guinée (CBK), filiale du groupe Rusal basée à Kindia, ont observé un arrêt total de travail. Rassemblés devant la direction générale de l’entreprise, mardi 14 octobre, ils exigent le respect de la convention collective récemment adoptée, fixant le salaire de base à 8,5 millions de francs guinéens.
Cette mobilisation touche toutes les zones opérationnelles de la CBK, notamment le port minier, Simbaya et Débélé. Les employés dénoncent un traitement inéquitable et des salaires qu’ils jugent dérisoires, certains ne perçoivent que 2,3 à 2,6 millions GNF, bien en deçà du seuil prévu par la nouvelle convention collective. Makan Traoré, aide-conducteur de locomotive, manifestant, a témoigné au micro de Refletguinée: « Nous manifestons ce matin notre mécontentement contre notre Directeur général, Gayaski, le Russe. Nous demandons son départ, parce que tous les travailleurs sont mécontents de lui. Il refuse de respecter la nouvelle convention collective. Nous voyons qu’il veut violer les lois de la République. »
Les travailleurs accusent le Directeur général de « bloquer intentionnellement l’application des améliorations salariales. Tant que Gayaski est là, nous ne travaillerons pas. On est prêt à travailler avec un autre directeur, mais avec lui, c’est non », insiste Makan Traoré.
Selon lui, les cheminots, conducteurs et mécaniciens jouent un rôle central dans le fonctionnement de l’entreprise, sans reconnaissance : « Nous, ici à la CBK, il y a des mécaniciens capables de réparer une locomotive entière. Tandis qu’à la CBG, (Compagnie des bauxites de Guinée), pour réparer un moteur, il faut l’amener à l’usine. Chez nous, tout se fait sur place. Et pourtant, certains perçoivent à peine 2,3 millions. Ce n’est pas normal. »
Outre la question salariale, Makan Traoré dénonce également le manque de prise en charge médicale : « Ce qui est grave, c’est qu’on a des preuves, des images de travailleurs accidentés qui n’ont pas reçu de soins.»
En attendant une réponse de la Direction ou des autorités, les trains de la CBK restent à l’arrêt, paralysant l’activité de cette société stratégique pour l’économie guinéenne.
Mariama Dalanda Bah