En prison à la maison Centrale de Labé depuis sept mois, Mamadou Oury Diallo a été jugé pour des faits présumés de viol suivi de grossesse et de coups et blessures volontaires sur sa propre fille, Aïssatou Tountouroun Diallo. Il a finalement été libéré, après un revirement de la plaignante.

Une histoire à couper le souffle s’est produite dans la commune urbaine de Labé en mars dernier. Aissatou Tountouroun Diallo a accusé son père de l’avoir enceintée. La nouvelle a suscité l’émoi au sein de la famille. Arrêté par la justice, le père a été libéré jeudi 16 octobre, par le tribunal de première instance de Labé, à l’issue d’un procès pendant lequel sa fille a finalement avoué son innocence: « J’ai menti sur mon père. C’est ma marâtre et le père de mon enfant qui m’ont poussé à accuser mon père. Le père de mon enfant est le frère de ma marâtre. Actuellement, il vit au Maroc », a lâché à la barre Aissatou Tountouroun Diallo.

L’accusé a immédiatement été renvoyé des fins de la poursuite pour crime non constitué. Selon Mamadou Oury Diallo, sa fille l’a accusé quand il lui a demandé avec insistance de lui montrer l’auteur de la grossesse : « À l’ouverture du procès, ma fille a dit au tribunal que je l’ai enceintée. C’est quand le juge a demandé d’attendre après l’accouchement pour procéder à un test ADN, qu’elle a changé sa version. Aujourd’hui, elle a avoué au tribunal qu’elle a menti sur moi ».

Le tribunal a exigé à Aissatou Tountouroun Diallo de demander pardon à son père en public. « Ma fille m’a demandé pardon, et le juge m’a demandé qu’est-ce que j’en pensais ? J’ai répondu, que je lui pardonne, parce que c’est ma fille. Et comme elle a avoué ici qu’elle m’accusait à tort, je lui pardonne. Sa marâtre qui l’aurait poussée à m’accuser, a nié tout devant la Cour », a ajouté.

Selon les aveux d’Aissatou à la barre, le frère à sa marâtre serait le père de son fils. « Je lui avais interdit de fréquenter le jeune, mais elle ne m’a pas écouté. Elle sortait les nuits et revenait tardivement. On m’a même une fois rapporté qu’elle revenait à 2h ou 3h du matin. Et elle ne se réveillait qu’à midi », explique le père après sa libération. Il exhorte tous les pères de famille à veiller sur leurs filles.

Kadiatou Diallo