Dans la soirée du 4 octobre, au quartier Kissosso, dans la commune de Matoto, un nourrisson de deux semaines a été enlevé à la veille de son baptême par une inconnue. Selon les infos, la suspecte a profité de l’absence de la mère, pour disparaître avec le nouveau-né. La mère est partie acheter de la nourriture pour la « voleuse » qui a disparu entre-temps. Les deux femmes auraient fait connaissance quelques jours plus tôt, au marché Entag.
A en croire, Kadiatou Yattara, la mère du nourrisson se rendait chez sa mère avec son bébé quand elle a croisé la suspecte au marché Entag, le 1er octobre. « Après m’avoir salué, elle me dit qu’elle a un sacrifice à me donner. Mais qu’elle aimerait connaître ma maison, parce que selon elle, c’est là qu’elle doit me le donner. Elle me demande si j’ai un numéro téléphone. Je lui réponds non. Mais je lui ai donné le numéro de ma belle-mère. Une fois à la maison, je demande ma belle mère si quelqu’un m’a appelé. Elle me répond : non. Le lendemain, elle appelle ma belle-mère et dit qu’elle aimerait venir à la maison. Je prends le téléphone et lui donne les indications jusqu’à ce qu’elle retrouve ma maison. Arrivée, elle me donne un kilo de riz dans un plastique. Je la remercie et formule quelques prières avec ma belle-mère. Elle reste peu de temps et puis elle s’en va. La même nuit, elle m’appelle et me dit que je lui plaisais, qu’elle aimerait que nous soyons amies. Elle me propose d’aller connaître également sa maison, ce que ma belle-mère n’a pas accepté. Cette dernière m’a défendu d’envoyer ses petits-enfants avec moi, si je décidais d’y aller », a expliqué Kadiatou Yattara, tout en larmes au micro de Refletguinee.
L’alibi de la suspecte
Les deux femmes ont rapidement pactisé, et la suspecte avait commencé à rendre visite à la famille de manière régulière. Profitant d’un moment d’inattention de la mère, elle disparaît avec le bébé sans laisser de traces. « Le jour du vol, elle arrive à la maison à 20 heures. Mais depuis qu’elle a commencé à me fréquenter, je pensais qu’elle était enceinte, mais ce jour je n’ai pas vu de ventre. Elle portait un hidjab. Dès qu’elle frappe à la porte, elle entre dans ma chambre et monte directement au lit. A côté, mon bébé dormait, avant de le prendre et se met à le ventiler. Peu après, elle dit qu’elle a faim et sort 20 000 GNF derrière la pochette de son téléphone, et me dit de lui trouver de l’attiéké ou du dindon grillé. Je lui ai demandé pourquoi elle n’en a pas acheté en venant. Elle me dit qu’elle a oublié. J’ai appelé un enfant et lui ai donné l’argent d’aller lui en acheter. Après avoir fini de manger ensemble, elle m’a dit qu’elle a des nausées, qu’elle aimerait que je lui trouve quelque chose de pimentée. Comme ma belle-mère revendait des patates grillées avec du piment devant notre concession, je suis sortie lui en acheter. Mais depuis son arrivée, mon premier garçon n’arrêtait pas de pleurer. C’est là qu’elle a profité de mon absence, pour disparaître avec mon nouveau-né. A la porte, je regarde, mais je ne vois plus ses chaussures. J’entre à l’intérieur, c’est la serviette et le bonnet du bébé que je vois derrière le lit. Je sors pour chercher, mais je ne vois aucune trace ».
Plainte à la gendarmerie
Depuis ce jour, aucune nouvelle du bébé. Inconsolable, Kadiatou Yattara, mère de deux enfants sollicite l’aide de tout le monde, pour retrouver son bébé. « Aidez-moi à retrouver mon bébé, mes seins sont remplis de lait. Ça me rend malade, je fais de la fièvre. Je ne dors plus depuis samedi, dès que j’essaye de fermer les yeux, c’est l’image de mon bébé que je vois ».
Informé de la disparition mystérieuse de son enfant, le père s’est précité à la gendarmerie d’Entag pour déclarer l’enlèvement de son enfant. « Arrivé à la gendarmerie, ces derniers m’ont référé vers la Brigade de recherche de Kipé, dans la commune de Ratoma. Une fois là-bas, les agents m’ont dit que la personne habilitée à suivre ses cas était absente. Ce matin, je suis allé à la gendarmerie pour porter plainte, afin de m’aider à retrouver mon enfant », a confié le père du bébé qui ne s’est pas présenté lors de son entretien avec nos confrères de Refletguinee.
En Guinée, le vol de bébé prend une proportion inquiétante ces derniers temps. Le 1er octobre, un nouveau-né de sexe masculin a mystérieusement disparu dans les locaux de la maternité du Centre médical communal (CMC) de Ratoma. Une femme s’est fait passer pour une sage-femme avant de disparaître avec le bébé, né par césarienne. Les parents du bébé accusent les responsables de l’hôpital d’être de mèche avec la suspecte. Une photo de cette dernière enregistrée par la caméra de surveillance de l’hôpital, fait le tour des réseaux sociaux avec le nouveau-né dans ses bras. Aux dernières nouvelles, l’enquête suit son cours. Les sages-femmes, en garde le jour du vol, ont été placées en garde à vue. « Depuis le vol du bébé, nous n’avons eu aucune nouvelle à part les photos de la suspecte identifiée par la caméra de surveillance de l’hôpital. Les sages-femmes qui étaient de garde le jour du vol sont en garde à vue à la police de Ratoma. Leur audition se poursuit », nous a confié la grande sœur de la nourrice au bout du fil lundi 6 octobre.
Kadiatou Diallo