À la veille des résultats des élections présidentielles et législatives, ce 26 novembre, le commandement militaire a annoncé prendre le contrôle de la Guinée-Bissau, et a suspendu les activités de tous les médias jusqu’à nouvel ordre. Reporters sans frontières (RSF) dénonce cette censure qui constitue une grave violation du droit à l’information.

« La suspension des médias bissau-guinéens est une grave violation du droit à l’information. La population doit pouvoir être informée de ce qu’il se passe dans le pays, en particulier dans ce contexte de crise politique. RSF dénonce cette censure qui ouvre grand la porte aux rumeurs de toutes sortes et à la désinformation. La protection et le respect du droit à l’information de la population doivent prévaloir et les médias doivent pouvoir faire leur travail librement et sans risques de représailles », souligneSadibou Marong, Directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF.

Peu avant l’annonce du coup d’État, des militaires ont procédé à l’interruption forcée des émissions de la Radio Sol Mansi très suivie à Bissau. Puis, lors de son allocution nationale, diffusée notamment sur la Televisão da Guiné-Bissau, le chef du bureau militaire de la présidence, Denis N’Canha, a annoncé la suspension, jusqu’à nouvel ordre, de “tous les organes de communication sociale”

Trois médias publics d’information internationale portugais – la radio RTP Africa, la chaîne de télévision RDP et l’agence de presse Agência Lusa – n’émettaient déjà plus dans le pays depuis le 15 août, suspendus par les autorités alors en place. 

La Guinée-Bissau occupe la 110e place du Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2025. 

Reporters sans frontières