Le 1er novembre, le Président de la transition a procédé à un grand chambardement au sein de l’appareil judiciaire guinéen. Mamadi Doumbouya a promis, à de nouveaux postes, beaucoup de magistrats « connus ».

À son arrivée au pouvoir, Mamadi Doumbouya avait fait de la justice la boussole devant guider la transition. Quatre années plus tard, l’on a comme l’impression qu’il peine encore à composer la meilleure équipe possible, pour sortir la justice guinéenne de sa léthargie. Le Président de la transition a effectué, samedi 1er novembre, un énième chambardement à la tête des cours et tribunaux. Il avait déjà fait la même chose au début de la transition, quand maître Fatoumata Yarie Camara gérait le ministère de la Justice, ensuite sous le magistère de Charles Wright et au lendemain de la nomination de l’actuel ministre Yaya Kaïraba Kaba. Le Chef de l’État compte sur ces jeux de chaises musicales, pour insuffler un nouvel élan au système judiciaire guinéen. Mais comme d’habitude, il veut du nouveau avec de l’ancien.

Le Général Mamadi Doumbouya a maintenu sa confiance en Souleymane Traoré, pour diriger le tribunal de première instance de Mafanco et en Kanfory Ibrahima Camara comme procureur de la République. Au TPI de Kaloum, Aissatou Sakho, jusque-là directrice adjointe des Fonds d’aide juridictionnelle, prend les commandes. Elle remplace le juge Ousmane Sylla. Le parquet de la juridiction reste commandé par l’influent Mamoudou Magassouba. À Dixinn, Ibrahima Sory II Tounkara cède sa place à Aboubacar Thiam, précédemment président de section au sein du même tribunal. Son binôme, Algassimou Diallo quitte également le parquet, pour laisser la place à un de ses substituts, Sidiki Camara.

Des juges montent en grade

Remplacé au tribunal de première de Dixinn, Ibrahima Sory 2 Tounkara, célèbre juge ayant conduit le procès du massacre du 28 septembre 2009, gravit encore les échelons. Il prend les commandes de la Cour d’appel de Conakry. Fallou Doumbouya, reste procureur général près la juridiction. Il est secondé par Daouda Diomandé, Abdoulaye Israël Kpogomou (ayant eu du mal à filer le même coton avec l’ex-Garde des Sceaux, Alphonse Charles Wright), Joséphine Loly Tinkiano ayant un temps servi à la CRIEF, Ousmane Sankhon, président du TPI de Pita et Kabinet Keïta, président du TPI de Guéckédou.

Ancien président de la Cour de répression des infractions économiques et financières, Crief, Noël Koulémou passe de la Première à la cinquième Chambre civile, économique et administrative de la Cour d’appel de Kankan.

A la Cour d’appel de Kankan, Pierre Lamah, précédemment président de chambre à la Cour d’appel de Conakry, prend les commandes.

Parmi les conseillers de la Cour, Alhassane Mabinty Camara, précédemment président de la Chambre de contrôle de l’instruction à la CRIEF, mais à un moment donné suspendu par le ministre de la Justice, Yaya Kaïraba Kaba, pour « manquement professionnel ». Le parquet général près la Cour d’appel de Kankan va désormais être géré par Algassimou Diallo, célèbre procureur de la République près le TPI de Dixinn.

A la CRIEF, les principales têtes sont maintenues. Francis Kova Zoumanigui à la tête de la juridiction, Aly Touré à la tête du parquet spécial, ses substituts aussi ont été maintenus. Yacouba Conté à la tête de la Chambre de jugement. Daye Mara, lui, reste à la Chambre des appels. Les différentes chambres de la juridiction ont été meublées par des magistrats venant de la Cour des comptes et de quelques tribunaux de première instance.

Yacine Diallo