Dans la soirée du lundi 24 novembre, l’ambassade de France en Guinée et en Sierra Leone, en collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a procédé au lancement d’un projet de coopération universitaire. L’initiative s’inscrit dans une dynamique d’appui à la mobilité des enseignants-chercheurs et au renforcement de leurs capacités. La cérémonie s’est tenue à la résidence de France à la Minière.

Le projet de coopération éducative entre la France et la Guinée vise à favoriser l’émergence d’un système de formation par la recherche, en consolidant les liens entre universités guinéennes et françaises. L’objectif est de former des experts dans des domaines stratégiques, accompagner les institutions guinéennes dans leur transformation institutionnelle, pédagogique et numérique, en lien avec les besoins du marché de l’emploi.

Après la signature du partenariat qui sera expérimenté sur une période de deux ans, l’ambassadeur Luc Briard a expliqué les enjeux du programme : « Nous nous engageons aux côtés des autorités guinéennes pour la jeunesse. La Guinée se positionne aujourd’hui sur l’échiquier continental, tant en matière de recherche que d’enseignement et de formation, qu’elle soit professionnelle ou universitaire. C’est un projet très sérieux, ambitieux, mais également ouvert, afin de construire ensemble une coopération adaptée aux besoins guinéens. Il permettra notamment de renforcer l’esprit d’entrepreneuriat dans les écoles et les universités. » Le diplomate a insisté sur la disponibilité des équipes pour travailler en synergie avec l’ensemble des acteurs du secteur éducatif, public comme privé.

Un projet structuré

Le programme, qui ambitionne de créer un véritable « choc d’offres » humain et technologique pour répondre aux besoins identifiés, repose sur quatre axes principaux : la mobilité croisée qui facilitera les échanges d’enseignants-chercheurs, de la Guinée vers la France et inversement ; la co-création de programmes pour développer conjointement des programmes d’enseignement et adapter des contenus français au contexte guinéen ; la transformation numérique afin de former des enseignants guinéens à la production de cours en ligne, collaborer avec l’Université virtuelle française et créer un écosystème dédié au développement de contenus numériques et enfin le soutien à l’entrepreneuriat étudiant pour accompagner les porteurs de projets, favoriser l’incubation, soutenir la validation de prototypes et financer des initiatives prometteuses, tout en renforçant les échanges entre responsables de pôles de vie universitaire.

Le ministre guinéen de l’Enseignement supérieur, Alpha Bacar Barry, a salué un projet qui devrait « renforcer les efforts engagés par l’État pour moderniser l’enseignement supérieur (…) Les étudiants seront davantage exposés à des pratiques entrepreneuriales, ce qui augmentera leur employabilité et réduira la pression sur l’État en matière de création d’emplois. Cela permettra à terme de faire émerger une génération d’entrepreneurs capables de dynamiser l’économie nationale. La mobilité des enseignants-chercheurs permettra également d’intégrer les standards internationaux et d’enrichir l’expérience guinéenne par l’expertise française. »

Palier le manque de places dans les universités

Le ministre souligne que ce partenariat favorisera la création de nouveaux doctorats (PhD), la qualification des programmes de Master déjà en cours et l’ouverture des établissements guinéens à un réseau académique plus large.

Selon les initiateurs du projet, la virtualisation des contenus pédagogiques devrait également contribuer à pallier le déficit de places dans les universités guinéennes, en rendant l’enseignement supérieur plus accessible et flexible.

Abdoulaye Bah