Le Ghana a accueilli la semaine dernière un nouveau groupe de 19 ressortissants ouest-africains expulsés des États-Unis. Des migrants qui craignent d’être expulsés de force vers leurs pays d’origine par les autorités ghanéennes.
C’est au moins la troisième expulsion connue vers le Ghana depuis que l’accord migratoire conclu entre Accra et Washington a été rendu public en septembre.
Regroupés dans le hall d’accueil d’un hôtel au nord d’Accra, huit ressortissants ouest-africains assistent impuissants à la scène : une femme âgée d’une cinquantaine d’années, se fait traîner par les jambes par plusieurs agents des services ghanéens d’immigration, puis est installée manu militari dans un van, direction l’aéroport pour rejoindre son pays d’origine, la Sierra Leone, qu’elle a fui pour vivre aux États-Unis.
Elle est arrivée jeudi 6 novembre à Accra, ainsi que 18 autres individus, sans aucun document d’identité, après avoir passé pour la plupart plusieurs mois en détention dans des geôles de l’immigration américaine. Le lendemain, vendredi, dix ressortissants nigérians ont été rapatriés dans leur pays par les autorités ghanéennes – leurs camarades disent être sans nouvelles d’eux depuis.
Les huit migrants restants aujourd’hui, de nationalité malienne, guinéenne, sénégalaise ou sierra-léonaise – entre autres – vivent maintenant dans la peur de subir le même sort – ce, sans pouvoir de sortir de l’hôtel, surveillé par des militaires. Tous assurent, papier à la main, avoir obtenu d’un juge de l’immigration américain une protection contre un rapatriement vers leurs pays d’origine au titre de la Convention contre la torture.
C’est notamment sur cette base qu’un cabinet d’avocat a déposé plainte pour contester la légalité de l’accord migratoire passé avec Washington. La première audience doit se tenir ce mercredi 12 novembre à la Cour suprême du Ghana.
Victor Cariou, Rfi Accra


