Le 8 novembre, le juge constitutionnel de la Cour suprême a retenu provisoirement 9 des 51 dossiers de candidature qui lui ont été déposés cinq jours plus tôt. La Cour recalé, entre autres, le candidat Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba. Un camouflet pour le PRT (Parti pour la réconciliation et le travail) qui l’a choisi.
Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba, ex aide-de-camp de Moussa Dadis Camara, voulait briguer la magistrature suprême du pays. Il croupit à la maison centrale pour avoir été reconnu coupable, fin juillet 2024, de crimes contre l’humanité lors du procès du massacre du 28 septembre 2009, commis sous la junte du CNDD au stade de Dixinn. Il est condamné à 10 ans de prison ferme, peine qu’il n’a pas fini de purger. Sa candidature a reçu une douche froide de la Cour suprême.
La candidature de Toumba fait des vagues. Bien des Guinéens ont sursauté quand ils ont entendu le vice-président de la Cour suprême, Yaya Boiro, donner une seule raison du rejet provisoire du dossier de Toumba. La candidature de Toumba « a été jugée irrecevable, faute de document attestant de son état de santé physique et mentale, délivré par le collège médical. » Non parce qu’il est condamné et détenu à la Maison centrale pour « crime » ! Une situation qui le rend inéligible, selon l’article 135 du Code électoral. La déclaration de candidature du prisonnier Toumba contenait-elle « le bulletin N°3 du casier judiciaire datant de moins de 3 mois » ? Quid des mentions de sa fonction, son emploi, son lieu de service ? L’article 129 de la loi électorale l’exige à tous les candidats. Les Guinéens se demandent si le PRT a pu fournir tous les éléments du dossier de candidature de Toumba, au point qu’il y ait une seule raison pour l’invalider.
Ce n’est peut-être pas fortuit que, recalé, le « candidat ne compte pas interjeter appel », selon notre confrère africaguinee. Peut-être qu’il s’il interjetait appel, les Guinéens seraient plus édifiés. Mais, bon !
Mamadou Siré Diallo


