A l’instar de plusieurs partis politiques, l’Union du progrès et le renouveau (UPR), a annoncé qu’il ne participera pas à l’élection présidentielle prévue le 28 décembre prochain. Joint par votre satirique le 7 novembre, Alpha Souleymane Diallo, responsable de la Com du parti, a expliqué les raisons de la décision.
L’UPR justifie son retrait par «le choix entre la stabilité, la paix sociale et la préservation de leadership au sein du parti. Au départ, déclare Alpha Souleymane, nous avions déposé notre intention de nous présenter. Les structures se sont regroupées et des messages ont été envoyés pour qu’elles fassent leur choix, car cela fait partie de notre façon de travailler. À chaque échéance, nous demandons aux différentes instances de se prononcer : le parti doit-il se présenter ? Si oui, qui doit être le candidat ? À tous les échelons, nous avons convenu que le parti présenterait un candidat à la présidentielle, et le choix s’est porté sur la personne du président Ousmane Bah. »
Selon lui, des divergences ont toutefois émergé : « Au fur et à mesure, des tendances ont émergé : certains disaient “il faut y aller”, d’autres “il ne faut pas y aller”. Il y a eu des débats et, jusqu’à la dernière minute [lundi 3 novembre], nous étions encore au siège, tandis qu’une partie se trouvait déjà aux abords de la Cour suprême pour le dépôt des documents tout en étant prêt », a-t-il expliqué. Soulignant qu’après consultation, la décision a été prise. Et finalement, le parti a opté pour le retrait : « Une tendance l’a emporté après consultation avec le président, qui a écouté tous les arguments. Il a conclu que si la présidentielle se résumait à un individu, cela pourrait nuire aux échéances locales : législatives, communales, régionales, sénatoriales. Il a préféré s’abstenir, afin de donner aux responsables des structures du parti la possibilité de se présenter et de gagner. »
Alpha Yala accuse également le contexte national : « La situation nationale comporte des tendances qui risquent de créer des situations déplorables autour des différentes candidatures, et nous ne pouvons pas participer à cela. Nous privilégions le dialogue, la paix et l’implantation de la démocratie plutôt que la division des citoyens. »
À propos des divergences internes, il précise : « Il y en a au sein du parti qui pensent qu’il faut se présenter, malgré les difficultés, pour accompagner tel ou tel candidat. Une autre tendance estime qu’au lieu de se lancer coûte que coûte, il faut mobiliser nos ressources et focaliser nos forces à la base : la force d’une gouvernance, c’est la base. Mettons toutes nos forces au profit des préfectures pour obtenir des conseillers communaux, des maires, des députés, des conseillers régionaux, et viser l’Assemblée nationale et le Sénat », a expliqué le chargé de Com.
Face aux suppositions de certains selon lesquels le retrait de l’UPR serait dû à la candidature de Mamadi Doumbouya, Souleymane répond sans détour. « Non, pas du tout ! ». Arguant que « si nous devions nous retirer à cause d’un candidat, nous cesserions d’être nous-mêmes. Nous sommes Guinéens comme les autres et partons sur le même pied d’égalité. Notre décision finale de nous retirer repose sur notre analyse de la situation, de l’avenir et du déroulement des élections, non sur la présence ou l’absence d’un individu. »
Et de conclure : « Beaucoup nous accusent d’être en connivence avec tel ou tel ou de suivre quelqu’un. Cela se dit ; nous l’acceptons, mais nous privilégions toujours la nation et le peuple. Avec nos analyses, nous constatons que participer, sans précaution, reviendrait à contribuer à la déstabilisation du pays. Nous évitons cela. »
Mariama Dalanda Bah


