Le 4 novembre, les responsables de l’Union démocratique de Guinée ont expliqué, au cours d’un point-presse, les raisons de l’absence de Mamadou Sylla sur la liste des candidats à la présidentielle du 28 décembre. Une saisie du matériel électoral du parti justifierait le renoncement.

La journée du 3 novembre, les prétendants au fauteuil présidentiel se sont bousculés devant le greffe de la Cour suprême. Faya Millimouno, Makalé Camara, Abdoulaye Kourouma et une dizaine d’autres candidats ont déposé leurs candidatures. Mais Mamadi Doumbouya leur a ravi la vedette. Lui aussi est en lice, malgré ses promesses de départ de ne se présenter à aucune élection.

Au lendemain de cette journée surchargée, des leaders politiques connus du public, manquent à l’appel. Ils avaient pourtant exprimé leur volonté de participer à la course pour le fauteuil présidentiel. Parmi eux, Mamadou Sylla « Futurelec », président de l’UDG. Il a finalement choisi de ne pas affronter Mamadi Doumbouya. La raison ? L’indisponibilité de son matériel électoral. C’est du moins ce qu’ont avancé les responsables de la formation politique, lors d’une conférence de presse animée à son siège mardi 4 novembre: « Sachant qu’à la fin de la transition militaire, il y aurait des élections nationales, l’UDG se prépare toujours en amont pour se procurer les moyens et les matériels de campagne lui permettant de fournir à toutes ses structures, sur l’étendue du territoire, ce qui est nécessaire pour la campagne afin d’élire le maximum de ses représentants. C’est ainsi que nous avons commandé nos matériels de campagne auprès d’un de nos fournisseurs au Sénégal. Ces matériels, que tout le monde a appréciés ici lors de leur affichage sur l’étendue du territoire, ont été confectionnés et commandés. Ils ont été tous bloqués à la frontière guinéo-sénégalaise de Sambaïlo à Koundara depuis mai 2025», explique Dembo Sylla, vice-président de l’UDG.

Depuis, le parti a usé de tous ses moyens, tapé à toutes les portes, fait des recours administratifs pour récupérer son matériel. En vain : « Nous avons utilisé tous les moyens administratifs pour qu’on mette à disposition nos matériels. Jusqu’au moment où je vous parle, malgré ces démarches et les millions de nos francs qui ont été investis, nous n’avons pas pu, à ce jour, savoir où ils se trouvent ni même dans quel état ils sont. Le matériel ne nous a jamais été remis.»

Dembo Sylla estime qu’il est impossible pour l’UDG d’aller à une élection dans de telles conditions : «Nous le regrettons fortement, parce que nous savons que tout au long de l’année 2025, vous les militants, avez été préparés et tout le monde était sur les rampes de lancement pour engranger le maximum de résultats à cette présidentielle et aux autres élections nationales à venir. C’est donc avec le cœur lourd, au nom du président du Conseil Politique et du Bureau Exécutif National, que je vous transmets cette information, car finalement, nous n’avons pas pu obtenir ce que nous cherchions pour que nous soyons sur le terrain de la compétition.»

Comme Mamadou Sylla et son parti, Jean-Marc Telliano du RDIG renonce lui aussi à se présenter à la présidentielle. Le président du Rassemblement pour le développement intégré de la Guinée estime n’avoir aucune chance de gagner face au général Mamadi Doumbouya.

Yacine Diallo