La transition politique entamée le 5 septembre 2021 a choisi de s’achever en même temps que l’année 2025. Après avoir passé les épreuves de son chronogramme. Après quatre années qui n’auront pas été un long fleuve tranquille, ponctuées qu’elles sont par des échanges intenses, inter-guinéens sur les contenu et objectif de la transition. Le Dialogue inclusif inter-guinéen, les Assises nationales ont contribué à l’émergence d’un climat favorable à une conduite apaisée de la transition et à l’atteinte de ses objectifs (refondation, rectification institutionnelle et économiques etc.). Les exigences de sa bonne mise en œuvre ont affecté le chronogramme au grand dam des citoyens.

En parallèle, le Conseil national de la transition a élaboré, au terme d’une consultation populaire, une « constitution qui nous ressemble et nous rassemble ». Au cours de l’année 2025, la mise en œuvre du chronogramme de la transition s’est accélérée et a franchi des étapes majeures : organisation du référendum constitutionnel ; adoption et promulgation dans la dernière décade de septembre, d’une nouvelle constitution ; organisation de l’élection présidentielle marquant la sortie de la transition et le retour à l’ordre constitutionnel.

L’éligibilité du Président de la République fait débat d’ordre moral plutôt que légal. La DGE et le Conseil constitutionnel pouvaient, dans ces conditions, difficilement retoquer la candidature du général Mamadi Doumbouya. On peut hasarder que le débat relatif à cette candidature n’en est vraiment pas un ! La problématique de la réduction de la pauvreté, du développement humain durable et de la gouvernance vertueuse n’est-elle pas suffisamment riche et pertinente pour soutenir une campagne électorale ? En tout cas, ces sujets convainquent bien plus que les ergoteries sur l’éligibilité d’un candidat.

On se souvient qu’en 2012, lors de la présidentielle au Sénégal, pendant que les candidats en vue se perdaient en conjectures constitutionnelles à Dakar sur la légalité de la candidature du Président sortant Wade Coco-taillé, le candidat Macky Sall parcourait les villes et les campagnes pour expliquer ses vision et programme. Macky avait eu tout le loisir de se concentrer sur son projet de société, et décrocha le pompon.

L’exégèse des lois, des chartes transitionnelles, des engagements verbaux voire de la constitution trouble parfois la limpidité des messages de campagne. S’en tenir donc aux textes constitutionnels et légaux est la meilleure chose à faire.

En se rendant aux urnes le 28 décembre 2025 pour élire le Président de la République, les Guinéennes et les Guinéens auront contribué à clore la transition ouverte le 5 septembre 2021 dont le bilan a été abondamment documenté durant la campagne par GMD, Génération pour la Modernité et le Développement. Les Guinéens auront mis leur pâte citoyenne au retour à l’ordre constitutionnel.

Abraham Kayoko Doré