Le 29 décembre, des agents électoraux ayant participé au scrutin présidentiel du 28 décembre ont manifesté devant la mairie de Matoto. Ils réclament le paiement intégral de leurs primes.
À la mi-journée de ce lundi 29 décembre, plusieurs agents électoraux ont battu le pavé devant la commune de Matoto. Composés d’hommes et de femmes en colère, ces agents scandaient : « Rendez-nous nos primes ! ». Ils ont fait le pied de grue devant le portail de l’autorité communale.
Les forces de maintien de l’ordre déployées, les ont chassés des lieux à coup de gaz lacrymogène. Ce, après avoir tenté vainement de les calmer. Les protestataires ont répliqué par des jets de pierres. Finalement, c’était le sauve-qui-peut. La circulation sur l’autoroute Fidel Castro a été momentanément perturbée.

Abdoulaye Soumah a fustigé l’attitude des agents des forces de l’ordre: « Nous sommes venus réclamer nos droits, ils nous ont gazés. Ce n’est pas normal, parce qu’on n’a pas barricadé la route. Notre objectif, est de réclamer nos primes. Lors de notre formation du 25 et 26 décembre, ils nous ont promis de nous payer dès qu’elle se termine. Cela n’a pas été respecté. Quand nous avons réclamé, ils nous ont encore promis de nous donner dès après le vote de la présidentielle. Ils n’ont pas respecté leur engagement, c’est pourquoi nous sommes là. »
Selon Abdoulaye Soumah, le paiement pour le scrutin s’effectue par l’agence de microfinance le Crédit rural de Guinée, via une application: « Moi je n’ai même pas un téléphone Androïd, il sera difficile pour moi. Je veux qu’on nous paie par Orange-Money ou par espèce, là, tout le monde aura son argent, sans problèmes. »
Parmi les manifestants, certains ont reçu leurs primes, mais pas l’intégralité: « J’ai été payé via Crédit rural pour la prime du vote. Celle de la formation, je n’ai pas encore reçue », se confie un des manifestants.
D’autres protestataires affirment à avoir appelé leurs responsables, « ils nous ont dit que le réseau n’est pas bon, mais nous ne les croyons pas », déclare Hadiatoulaye Bah.
Au moment où nous quittions les lieux, la manifestation était totalement dispersée.
Souleymane Bah


