Suite à la demande d’aide d’urgence du Gouvernement Guinéen, le Fonds Monétaire International (FMI) a récemment, notamment le 16 juillet 2020, publié un Rapport sur l’impact de la COVID-19 sur l’économie guinéenne. Ce Rapport est accessible sur ce lien pour les plus curieux : http://tiny.cc/gzzjsz
- Dans ce Rapport, les experts du FMI commencent par rappeler que, avec 60% de populations vivant en dessous du seuil de pauvreté, les conditions sociales en Guinée sont bien en-dessous de la moyenne des pays de l’Afrique Sub-Saharienne. C’est donc dans un contexte de pauvreté extrême que la pandémie de la COVID-19 est venue frapper la Guinée. Avant que Alpha Condé ne prenne le pouvoir en 2010, la Guinée comptait déjà 60% de populations vivant en-dessous du seuil de pauvreté. Dix années plus tard, le FMI vient de nous rappeler que nous sommes encore au même niveau.
- Ensuite, dans ce Rapport, les experts du FMI observent déjà une augmentation de l’inflation de 5% comparée à l’année dernière. Cette augmentation de l’inflation étant provoquée par la fermeture des frontières et le coût des frais de santé. Donc ce sont des populations déjà très pauvres qui sont en train de connaître en ce moment même une augmentation graduelle du niveau des prix en Guinée. Le gouvernement et le Président Alpha Condé sont totalement impuissants.
- Puis, les Experts du FMI observent une baisse de 26%, comparée à l’année dernière, des revenus miniers (6.6% pour la bauxite et 20% pour l’or). De même, les réserves en devises à la Banque centrale ont baissée à 3 mois d’importation. Cela veut dire que, non seulement le peu de revenu que le pays tirait de l’exploitation de ses ressources pour alimenter la corruption et payer le salaire des fonctionnaires a considérablement diminué, mais de plus, si jamais il y avait à nouveau un confinement général comme celui que le monde à connu durant les mois précédents, alors la Guinée n’aurait que 3 mois de réserve de devises pour survivre.
- De même, à cause de la pandémie de la COVID-19, les experts du FMI alertent sur le fait que, non seulement les projets d’investissement miniers connaîtront des retards, mais de plus, la balance des paiements (le besoin en liquidité immédiate du gouvernement) s’élève déjà à $349 millions. Cela veut dire que, non seulement les 3 mois de réserve de devises qui nous restent à la Banque centrale sont ce sur quoi il faut compter encore pour longtemps car les entrées de devises se feront très rares, mais de plus, sans aide directe le gouvernement guinéen ne pourra plus payer les salaires des fonctionnaires. Même si toute la dette de la Guinée est effacée aujourd’hui, le gouvernement ne pourra pas faire face à ces obligations internes.
- Finalement, les experts du FMI nous informent qu’à cause de cette pandémie, il faut désormais oublier le taux de croissance de 5.8% qui était prévu pour 2020 pour la Guinée. Ils estiment que le taux de croissance en Guinée ne sera désormais que de 1.4%. Et ceci est une estimation généreuse pour ne pas affoler Conakry. En réalité, le pays entre en récession et cela confirme la déclaration de la LDRG qui affirmait récemment que « LA CRISE EST DEVANT NOUS ». La pauvreté va drastiquement augmenter. Les experts du FMI arrivent à la même conclusion en affirmant qu’à court terme rien n’est certain pour la Guinée, en plus de crises sociales et politiques béantes.
CONCLUSION : Dans un contexte pareil, lorsque je lis les discours d’un premier ministre triomphant avec sa liste de seulement 24 mille ménages pauvres de l’ANIES, et que je vois un Président de la République prendre plaisir à faire promulguer chaque jour des décrets futiles, alors je me dis que cette fois-ci notre nation rencontre un défi comme elle n’en a jamais connu. En vérité, le gouvernement et le Président de la République ne contrôlent absolument rien. Le destin de la Guinée se joue entre les mains de ses principaux créanciers et de l’aide internationale. Depuis 2010 qu’il est au pouvoir, voilà le résultat que le régime de Alpha Condé présente à la Guinée au bout de son second et dernier mandat. C’est triste, c’est pathétique et c’est très révoltant. Le défi est énorme pour nous autres qui aimons la Guinée. Donnons-nous les moyens de relever ce défi. Une période de transition de 3 ans s’impose pour redresser le pays. Continuons la mobilisation!
Mamadou Oury Diallo
Ligue des Démocrates Réformistes de Guinée (LDRG)