Alors que la Covid-19 infecte de plus en plus l’économie mondiale, en Afrique, on supporte la maladie comme on peut. La Guinée ne fait pas exception, notre pays s’apprête à entrer en récession. C’est du moins la conclusion à laquelle sont arrivés le Fond Monétaire International et la Banque Africaine de Développement, dans des rapports publiés au mois de juillet 2020.
Le pays, qui a connu une croissance de 6% en 2018 et 6,2% en 2019 grâce à la hausse des investissements directs étrangers dans le secteur minier, table désormais sur une croissance d’1,4% dans le meilleur des cas, soit une baisse de 4,6%. Dans le scénario le moins optimiste, les experts s’attendent à une croissance négative: -1,8% soit une dégringolade de 7,8%.
La reprise de la croissance, elle, est attendue pour l’année prochaine. Selon la BAD, les projections tablent sur une croissance d’au moins 3,8% pour 2021, dans le scénario le plus optimiste, elle irait jusqu’à 5,8%.
Avec ces indicateurs en berne, le pays devrait entrer en récession dès la fin du mois de septembre 2020. Des observateurs pointent déjà des signes avant-coureurs comme l’augmentation du chômage, que l’on peut déjà constater dans les secteurs de l’agriculture où de nombreux agriculteurs et éleveurs ont perdu leur production, de l’hôtellerie et de la restauration avec des compressions de personnel et la chute voire l’arrêt des activités, et également dans le secteur du spectacle et des divertissements culturels, frappé de plein fouet.
Il faut donc s’attendre à ce que la pauvreté augmente drastiquement. Les experts du FMI arrivent à la même conclusion en affirmant qu’à court terme rien n’est certain pour la Guinée, en plus de crises sociales et politiques béantes.
Oumar Tély Diallo
et Mohamed Diallo