Le putsch malien qui a débarqué IBK ce mardi 18 août 2020 a individuellement et collectivement déculotté  la coalition des dictateurs ouest africains blottis dans une officine pompeusement appelée CEDEAO. Comme le veut l’adage africain: «Dieu aide souvent le voleur, mais le jour arrivera inéluctablement où il aidera la victime.» Que l’armée malienne soit remerciée, non pas pour avoir perpétré un coup d’Etat en bonne et due forme, l’on ne doit applaudir l’illégalité, mais pour avoir semé  un vent de panique suffisamment puissant pour ébranler tous les putschistes civils blottis dans les palais pestilentiels de l’organisation sous régionale.

Dès l’annonce du départ forcé du potentat malien, les visio-conférences se sont multipliées pour montrer le vrai visage des despotes que la pseudo démocratie ouest africaine a installés sur les épaules de nos pauvres populations. Il est devenu clair que l’époque coloniale n’aura changé que de couleur de peau. Le despotisme a avalé l’alternance. La volonté des chefs d’Etat de la CEDEAO d’écraser le peuple malien pour réinstaller le bandit de Koulouba au palais du même nom semble infiniment plus manifeste que celle des anciens gouverneurs des colonies de l’Afrique Occidentale Française. A leurs yeux, rien d’autre ne compte. Il faut punir le Mali, affamer les Maliens, les tuer suffisamment pour que les survivants ne pensent plus à la liberté, encore moins à la prospérité. Comme le constate un confrère, même Macron s’est trouvé dans la triste obligation de rappeler les principes à ces potentats aux petits pieds et a souscrit  à la pleine et entière souveraineté du peuple malien qu’un quarteron de présidents civils putschistes a désespérément décidé de réduire à la faim et aux maladies pour avoir exercé  un droit de résistance imprescriptible. Combien de Maliens veulent-t-ils encore tuer par leurs décisions télé-conférencées, combien veulent-ils exterminer par privation de denrées, carburant, médicaments,  en plus de ceux tombés sous les balles de IBK, et de ceux qu’ils massacrent dans leurs pays respectifs avec des armes de guerre tenues par leurs soldats et policiers mercenarisés ?»

Il convient de rappeler à cette horde présidentielle ouest-africaine que le jour où elle liberera le processus électoral pour garantir la démocratie, l’alternance dans la transparence, les populations n’applaudiront plus aucun pouvoir kaki issu de la force des armes. Le jour où les présidents de la CEDEAO assureront «l’indépendance de la justice, que le juge sera indépendant dans la conduite de son dossier et le prononcé de ses décisions, avec la liberté totale des barreaux, aucun coup d’État ne viendra les déculotter comme ils l’ont été à l’occasion du nettoyage salutaire survenu à Koulouba le 18 août dernier. Ce sont les textes fondateurs de la CEDEAO eux-mêmes qui le veulent ainsi. Ce sont ces textes qui l’ont prévu dans  «le Protocole A/SP1/12/01 sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance de la CEDEAO». Avec cette précision de taille: «Tout changement anticonstitutionnel est interdit de même que tout mode non démocratique d’accession ou de maintien au pouvoir.» Demandez à Alpha Condé et Alassane Ouattara s’ils ne sont pas les premiers à tout violer. Que voulez-vous maintenant?

Diallo Souleymane