Dans un décret lu jeudi soir 17 septembre au JT de la Télé-bidon nationale, le Prési Alpha Grimpeur a donné le coup d’envoi de la campagne électorale comptant pour la pestilentielle du 18 octobre. Entre coronavirus et mauvaises routes, les habituelles tournées sur fond de pose de premières pierres sans lendemain ne devraient pas avoir lieu.
Les gros portraits d’Alpha Grimpeur ornent de nouveau les artères de Cona-cris : c’est parti pour un mois de campagne électorale. Depuis vendredi 18 septembre à minuit. L’ancien opposant histo-risque qui a cherché le pouvoir un demi-siècle durant ne veut plus quitter le Palais Sékhoutouréya qu’il occupe depuis le 21 décembre 2010. Pour la troisième fois, il va donc solliciter les suffrages des Guinéens.
Les moyens humains, logistiques et financiers de l’Etat vont de nouveau être mobilisés en faveur du parti au pouvoir : des membres du gouvernement aux dépités, en passant par les fonctionnaires, les patrons des régies financières de l’Etat, les gouverneurs, préfets et sous-préfets…Les Malick San-connerie de la Caisse nationale de sécurité sociale ou encore les Abou Makhissa Camara, dirlo national des impôts, parcourent déjà la Basse côte en quête des votes. Le PM Don Kass sera de nouveau le dirlo de campagne du parti au pouvoir, le RPG arc-en-ciel.
Jusque-là en marge des questions politiques, la Première Dame Djénè Kaba Condé monte au front pour solliciter auprès des Guinéens la réélection de son mari. Elle était début septembre aux Grandes assises des femmes de la mouvance présidentielle et des partis alliés au Palais du peuple, suivies en direct de Sékhoutouréya par visioconférence par Alpha Grimpeur. A l’occasion, les nounous ont lancé l’idée démagogique de payer la caution du candidat du parti au pouvoir. Grosse arnaque.
Plus récemment, la Télé-bidon nationale a montré Djénè Kaba au marché de Madina, invitant les femmes d’Avaria à voter celui qui continue de dédier son mandat aux nounous, pour la troisième fois consécutive, sans parvenir à les sortir de la précarité.
Si la Première Dame est aussi active sur le terrain, c’est quelque part parce que son mari candidat ne fera pas cette fois le tour du bled à bord de son hélico, pour s’offrir des bains de foule et poser des premières pierres sans lendemain. La pandémie de coronavirus occupe le terrain, et Alpha Grimpeur a plus que quiconque besoin de rester en vie pour faire son troisième mandat. A moins que ce soit une stratégie pour éviter de croiser le regard ou le fer avec les contestataires de la Haute Guinée, ou encore suffoquer à cause de la fumée que dégage l’usine de transformation de la pomme de terre promise aux paysans de Timbi-Madina (Pita).
Mini-tournée pour la P’tite Cellule Dalein
Ce n’est pas le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG arc-en-ciel) seulement qui a reconduit son directeur de campagne. Après la parenthèse Zagamort(ou vif) Sylla en 2015, devenu ministre des Transports par la suite, l’UFDG a de nouveau jeté son dévolu sur Faux-dé Oussou Fofana. Un lot de consolation pour le vice-prési du principal parti d’opposition, dont la position de boycott du scrutin présidentiel avait été écartée, au profit de celle du secrétaire gênant Aliou Condé. Ce qui l’avait agacé au poing d’afficher une mine d’enterrement lors de l’investiture de la P’tite Cellule Dalein Diallo comme candidat. Kalémodou Yansané, l’argentier, s’occupera de la logistique.
Habituellement, le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée se rend dans les moindres recoins du pays, pour battre campagne. S’il fera les quatre régions naturelles, il n’est pas question pour la P’tite Cellule Dalein Diallo de faire même les trente-trois villes du bled. Outre le covid, l’UFDG accuse l’état piteux des routes nationales. Et se vante que des ministres du Grimpeur voyagent par avion à Bamako, pour rejoindre la Haute Guinée via la route construite par leur leader. Au moins, sur ce volet, Alpha Condé prend la Guinée là où Fory Coco l’a laissée.
Diawo Labboyah