Les experts électoraux de la CEDEAO ont présenté, le 23 septembre, les résultats de leurs travaux d’assainissement de notre fait-chier électoral tant décrié. Les travaux avaient commencé à la CENI le mois d’août dernier. Pour le RPG, le Général Béhanzin, le chef de mission de l’institution sous régionale, et les experts qui ont réalisé l’audit, la Guinée a enfin réussi à se taper le meilleur des fichiers.
Malheureusement, l’optimisme des uns est le scepticisme des autres. L’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) est loin d’être satisfait du rapport de la CEDEAO. Dans certains milieux de l’opposition, c’est le chef de mission lui-même qui pose problème. Sa présence au sein de l’équipe d’experts pourrait d’office exclure toute idée d’assainissement. Considéré comme «l’ami et l’agent d’Alpha Condé,» Béhanzin aurait pour rôle «de blanchir un fichier tordu apte à apporter au Président de la République une victoire claire et nette sur un plateau d’argent.»
«Nous sommes extrêmement déçus de la manière par laquelle les choses se sont déroulées. Car pour nous, lorsqu’on présente un rapport final d’un audit fait par la CEDEAO, il fallait permettre aux partis politiques en compétition de s’exprimer et dire nos réserves et recommandations par rapport au travail effectué». Cellou Baldé, membre du bureau exécutif de l’UFDG, n’est pas allé de main morte pour condamner la méthode de travail de l’équipe de la CEDEAO. «C’est un travail solitaire parce que la CEDEAO dans sa démarche n’a pas déterminé les termes de référence, ni associé les partis politiques alors que cette activité fait suite à l’audit de 2018 sur la base de l’accord politique d’octobre 2016.»
Apparemment, la confiance tarde à être la chose la mieux partagée du secteur. «Nous saluons ce que la CEDEAO vient de présenter comme résultat des travaux qui a été demandé par l’opposition guinéenne. Vous savez très bien que c’est suite aux différentes demandes que l’UFDG a faites avant le double scrutin que la CEDEAO est venue pour auditer le fichier électoral guinéen», jubile Mory Sara Soumaoro, comme pour répondre à Cellou Baldé.
Même si le Général Francis Béhanzin reste inébranlable sur sa position selon laquelle «le fichier électoral guinéen a été débarrassé de toutes les anomalies rencontrées au regard du code électoral», de nombreux citoyens recensés lors de la dernière révision exceptionnelle, se retrouvent sans carte électorale. Certainement que malgré leur nombre, ces cas ne rentrent ni dans les compétences ni dans les préoccupations du Général Béhanzin.
B. Samoura