Voici un professeur qui mérite le Nobel, celui de la manipulation génétique électorale bien sûr, la manipulation génétique, tout court, se trouvant à mille années-lumières de ses capacités. Cette toute nouvelle science dont pour l’instant, il est le seul à connaître les règles formelles ne fera rire personne en Afrique, ce continent loufoque où toutes les bizarreries politiques sont les bienvenues. Evidemment quand le titre de président se double de celui de professeur, aucune théorie scientifique n’est de trop.
En Union Soviétique, Mitchourine et Lyssenko avaient déjà soumis les lois de la génétique à celles de l’idéologie. Notre professeur à nous, est bien plus pragmatique, pour ne pas dire plus opportuniste : c’est à ses propres intérêts électoraux qu’il assujettit les lois de Mendel. Chez nous, c’est cela un vrai chef, un homme auquel tout doit obéir : les hommes, les plantes, les pluies, les vents, les volcans et les astres. C’est pour cela qu’aucun titre n’est assez long pour exprimer l’omnipotence de ces famas en charge de nos vies et de nos morts-de nos morts, surtout !
Sidérant !
Voilà ce qu’on apprend en consultant les résultats du recensement de la population guinéenne de 2019 et les fichiers électoraux de 2019 et 2020 : la fécondité des femmes guinéennes est directement proportionnelle aux intérêts électoraux du sieur Condé. Selon nos recenseurs, la population de Kankan est deux fois supérieure à celle de Conakry ! Il n’y a donc pas de mystère si le RPG remporte toutes les élections qui se présentent. L’audit conduit par l’OIF, l’UE et l’ONU a révélé que le fichier qui a permis à Alpha Condé de réaliser son pseudo « coup KO » de 2015, comprenait près de 5 000 000 (3 051 773 non dé-doublonnés et 1 564 388 sans empreintes digitales) de faux électeurs concentrés surtout en Haute-Guinée. La population électorale de Kankan a cru de 54% de 2014 à 2019. Dans ce fichier, la population électorale s’élève à 7 764 130 habitants, soit 62% de la population totale. Du jamais vu même dans de vieux pays comme l’Allemagne où le Japon à plus forte raison en Afrique où 50% de la population a moins de 18 ans, âge légal du droit de vote en Guinée. En comparaison, les électeurs représentent 41, 23 % au Sénégal et seulement 31% en Côte d’Ivoire.
Certaines communes du pays ont vu leur population électorale doubler en quatre (4) ans : Kintinian (Siguiri) : 118.34%, Doko (Siguiri) : 112.30%, Dialakoro (Mandiana) : 100.20%, Kondianakoro (Mandiana) : 97, 68%, Madina Wora (Mali) : 97.37% et Mandiana Centre : 94.81%.
Le trucage est si gros, si immoral, si ridicule que même la Cedeao, reconnue pourtant pour sa complaisance avec les dictateurs, y a mis le holà. Il paraît –avec ces gens-là, impossible d’avoir confiance !- qu’on y a apporté quelques retouches et que le nouveau fichier serait le bon. N’empêche que les femmes de Haute-Guinée et de Basse-Guinée accouchent toujours de plus bien d’électeurs que leurs sœurs des autres régions : Haute-Guinée (39%), Basse-Guinée (32%), Moyenne-Guinée et Guinée Forestière (14%), chacune !!! Mon dieu !!! Un calcul qui tombe trop juste pour être honnête !
Comme par hasard, Kankan détient, elle seule, le 5ème de l’électorat national. Et tenez-vous bien, à Mandiana, la population en âge de voter a bondi de 142% en 5 ans!
L’effet du Viagra électoral, sans doute !
Tierno Monénembo