Devant le tribunal de première instance de Dixinn, l’accusé Saikou Yaya et la plaignante ont été confrontés. Chacun a réitéré sa position. L’audience a été renvoyée au 9 novembre pour les plaidoiries et réquisitions.

La plaignante, Aminata Traoré maintient les accusations de menaces, injures et séquestration contre Saikou Yaya. A la barre, elle a également accusé Bailo Barry, Foniké Manguè, Fodé Baldé, Sekou Koundouno, Alseny Farinta Camara. “J’étais là-bas dans le cadre d’une mission non officielle. Et de 12h 08′ à 15h 58′ j’étais dans ce bureau. M. Saikou Yaya Diallo a dit de bien fouiller, que c’est des agents de renseignements, ils sont formés pour mentir. Lui Saikou Yaya Diallo, m’a dit : ma sœur, si vous ne faites pas attention on va vous tuer comme une chienne bâtarde que vous êtes. Ils m’ont traité de tout, j’ai porté plainte contre eux tous, Saikou Yaya Diallo, Baïlo Barry, Foniké Manguè, Aïcha Barry, Alseny Farinta Camara, Fodé Baldé, Sékou Koundouno et un autre que je ne connais pas”. Si elle a échappé, c’est grâce à l’intervention de la police, dit-elle.

Saikou Yaya Diallo s’est dit surpris par les propos d’Aminata Traoré et assure qu’il n’y a rien eu de tel. La défense conduite par Me Salifou Béavogui a relevé que le nom de Saikou Yaya n’apparait pas dans la déposition d’Aminata Traoré devant le juge d’instruction. Comment explique-t-elle que celui-ci se retrouve principal accusé ? Dame Traoré dit qu’elle ne répond pas à cette question. Et la défense a encore demandé ce qu’elle était partie faire à une réunion du FNDC ? « Je ne réponds pas à cette question », dit-elle.

Le parquet a fait part de son intention de faire le réquisitoire, et la partie civile de plaider, mais la défense a demandé un report. Pour Me Pépé Antoine Lamah, cette demande est stratégique : « Vous savez qu’en droit, Saikou Yaya ne doit pas être en détention. A deux reprises, sa mise en liberté a été ordonnée. Mais pour des mobiles politiques, il demeure en détention. De nos jours, aucun titre de détention n’existe pour justifier la détention de Saikou Yaya. Le 9 novembre, nous serons là pour plaider la relaxe. Saikou Yaya est victime d’une cabale ».

Pour la partie civile, sa détention est tout à fait légale : « La loi dit que s’il y a libération et qu’il y a appel de cette décision, l’appel suspend les effets de la décision. Ce qui s’est passé » assure Me Chérif Amara

Contre l’avis de la partie civile, le tribunal a renvoyé l’audience au 9 novembre. Me Salifou Beavogui voulait en même temps une mise en liberté, ce que le parquet et le juge ont refusé. Saikou Yaya retourne en prison en attendant la prochaine audience.

Oumar Tély Diallo