La nuit de ce mardi 1er décembre a été très longue et très agitée dans les quartiers Wanindara 2, 3 et Kobayah-Kignifi. Le 30 novembre vers 19h, des agents de la police, de la gendarmerie et de la brigade anti-criminalité y ont effectué plusieurs descentes musclées. Une dizaine de pick-up remplis d’hommes en tenue, armes à la main, ont semé une véritable confusion dans le secteur. Des tirs nourris toute la nuit, des jets de pierre sur les domiciles, des injures grossières à l’emporte-pièce. Pris de panique, les citoyens ont été obligés de se cloitrer. Il y a eu au moins deux blessés à Wanindara.
C’est tard dans la nuit qu’on a appris que des agents des forces de sécurité auraient subi une attaque en fin de soirée. Le gouvernement, à travers le ministère de la Sécurité et de la protection civile, a publié un communiqué pour annoncer que des tirs ont visé certains agents. « Dans la soirée du lundi 30 novembre 2020 aux environs de 19h 45, des agents de police déployés dans le cadre de la sécurisation des personnes et des biens, ont été victimes d’attaques armées par deux 2 groupes d’assaillants au niveau du marché de Wanindara sur l’axe Le Prince. Le premier groupe a ouvert le feu à l’aide de fusils de type calibre 12 faisant trois 3 blessés. Le second groupe d’assaillants à motos a tiré à bout portant sur un brigadier en service à la CMIS N° 3 d’ENCO 5 qui a rendu l’âme sur place ».
Le ministère a aussi annoncé qu’une attaque similaire s’était produite le 27 novembre 2020 : « Un autre groupe d’individus avait également ouvert le feu sur un groupe d’agents de police dont l’un a reçu des plombs sur la jambe gauche au rond-point de la T8 ».
Le Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile, condamne « des attaques qui constituent purement et simplement des actes terroristes dans le but de créer un climat d’insécurité aux yeux de la communauté nationale et internationale. » Il ajoute que les auteurs et les commanditaires de ces ‘’actes’’ sont activement recherchés pour être traduits devant les tribunaux et répondre de leurs actes.
Ce mardi 2 décembre, c’est l’inquiétude dans ces trois quartiers. Des agents armés de la police, de la gendarmerie bouclent toutes les issues qui mènent à l’intérieur des quartiers. Des tirs retentissaient encore le matin. La circulation est complètement coupée pour les piétons. Même des motocyclistes en ont fait les frais, plusieurs auraient vu leurs engins bloqués. Un véhicule de l’armée fait la navette entre le rond-point de la T5 et Enco5. Les commerces sont fermés. Mais des commerçants ont signalé que des boutiques ont été vandalisées dans la zone.
‘’Ces attaques contre les forces de sécurité’’ posent problème. Avant même ces incidents, ces derniers avaient pris le malin plaisir de faire des descentes dans ces quartiers. Dimanche nuit, le même acte a été signalé à Wanidara 2. A Kobayah, depuis la présidentielle du 18 octobre, il ne se passe plus une nuit sans que les agents des forces de l’ordre ne tombent sur les citoyens. Ces derniers sont souvent obligés de payer de l’argent pour ne pas passer la nuit entre les mains des FDS.
Yacine Diallo