Interpellé au Palais du peuple à la mi-septembre 2020, Roger Bamba, fonctionnaire parlementaire, est décédé en détention dans la nuit du 17 décembre. Une mort qui a suscité une véritable levée de boucliers. Quand le ministère de la justice clamait que Roger Bamba était mort de cirrhose du foie, la femme du défunt criait à l’empoisonnement. La famille de Roger et son parti politique, l’UFDG, exigeaient une enquête indépendante pour déterminer les circonstances de la mort de l’opposant. Une requête finalement abandonnée, puisque la famille, avec le conseil de son avocat, a demandé la restitution du corps. C’est ce qui sera fait : « Il nous a été notifié que le procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn a donné l’ordre au service de la médecine légale de mettre le corps à la disposition de la famille » confirme Joachim Bamba Millimouno, coordinateur adjoint de la cellule de communication de l’UFDG.
Pourtant, au lendemain du décès, le ministère de la Justice avait laissé entendre qu’une autopsie allait être pratiquée sur le corps si la famille le souhaitait. Joachim Baba Millimouno s’interroge : « C’est quand même étrange puisque quand il y a des choses comme ça, c’est l’Etat lui-même qui demande l’autopsie, la famille n’avait qu’à demander le rapport d’autopsie. Mais il y a des interrogations. La famille a fait la demande depuis le 22 décembre. Du 22 au 30 décembre, elle n’a reçu aucune réponse. Elle a alors renoncé à l’autopsie parce qu’elle estime que l’Etat n’est pas prêt à le faire ».
L’UFDG attend que la famille de Roger Bamba récupère le corps pour voir dans quelle mesure organiser un symposium ‘’digne de nom’’ pour le défunt.
Yacine Diallo