Le secteur éducatif guinéen est en proie à des grèves. Le mouvement, initié le vendredi 22 janvier dernier dans l’enseignement supérieur, se propage aux primaire et secondaire. Hier, le Syndicat de l’éducation nationale (SNE) a déclenché un boycott de 72 heures, au grand dam des apprenants qui ne savent à quel saint se vouer.

Conscient des impacts négatifs de cette grève sur l’année universitaire, Souleymane Kourouma, étudiant au département sciences comptables de l’université de Kankan, lance un appel au gouvernement. « Faire une semaine sans cours, cela va beaucoup jouer sur nous. Nous serons en retard dans les programmes puisque nous n’allons pas voir certaines parties. Ce que je peux dire au gouvernement, c’est de tout faire pour revoir la situation des enseignants. Nous savons tous que l’enseignement n’est pas facile, les primes qu’ils perçoivent sont insignifiantes. Si le gouvernement ne voit pas cette situation, nous les étudiants, nous allons nous révolter aussi ».  

Lamine Guilavogui, étudiant au département de philosophie, comprend la démarche des enseignants. « C’est un truc logique de la part des professeurs parce qu’il y a 6 mois qu’ils n’ont pas reçu leurs primes d’incitation. C’est leur droit en fait. L’État doit tout faire pour régler leur problème ».

Pierre Zoumanigui, étudiant au département de Géographie, contrairement à ses prédécesseurs, désapprouve la grève. « C’est quelque chose que moi je n’ai pas apprécié, parce que nous avons besoin de nous former, d’étudier. Aujourd’hui, nous sommes venus trouver la cour de l’université fermée. Moi, ça ne me plaît pas comme ça ».

Le Syndicat national autonome de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (SNAESURS) proteste contre la non-application du protocole d’accord signé le 14 mai 2019 avec le gouvernement guinéen, le retard du paiement des subventions des trimestres 3 et 4 de 2020 des institutions d’enseignement supérieur et des centres de recherche scientifique, le retard du paiement des primes d’incitation des enseignants. 

A. Sylla depuis Kankan