La pandémie de Covid-19 entraîne une forte aggravation de l’insécurité alimentaire dans les pays pauvres qui bénéficient de l’aide de l’Association internationale de développement (IDA). Face à cette situation, l’IDA s’emploie à trouver des solutions à la crise qui s’annonce.

Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), le nombre d’habitants qui ont basculé dans une situation d’insécurité alimentaire aiguë en 2020 pourrait s’élever à 96 millions dans 54 pays IDA, ce chiffre pourrait atteindre 330 millions de personnes en 2021, selon une projection de la Banque mondiale.

La crise découle de la perturbation des marchés locaux du travail et des biens. « Les pertes de revenus ont entamé la capacité des ménages à couvrir leurs dépenses alimentaires. À cela s’ajoutent les perturbations des chaînes d’approvisionnement qui contribuent à une offre réduite de denrées alimentaires et à une hausse des prix sur les marchés locaux ». Même que les restrictions de circulation qui a entravé le commerce des aliments, la fermeture des marchés de produits frais, la diminution de la main-d’œuvre, le manque de liquidités, l’arrêt des activités des petites et moyennes entreprises comptent également parmi les causes. En raison de ces ruptures d’approvisionnement, les prix dans les pays IDA ont augmenté bien plus vite que l’inflation globale. « En Afrique subsaharienne, les conditions météorologiques ont entraîné des pertes majeures dans la production agricole tous les 2,5 ans en moyenne entre 2007 et 2016, contre une fréquence de 12,5 années entre 1982 et 2006. On observe depuis 20 ans une aggravation de la fréquence et de l’impact des épidémies de zoonoses (maladies infectieuses transmissibles des animaux à l’homme), comme la grippe aviaire, le SRAS, ou encore le virus Ebola. »

Selon les dernières estimations des partenaires du Mécanisme d’action contre la famine, les zones les plus exposées à une insécurité alimentaire aiguë au cours des 12 prochains sont : Afghanistan, Burkina Faso, République Démocratique du Congo, Éthiopie, Haïti, Niger, Nigéria, Somalie, Soudan, Soudan du Sud, Yémen et Zimbabwe.

C’est pourquoi l’IDA s’est attachée à la fois à répondre aux besoins alimentaires immédiats et à lutter contre les causes de l’insécurité alimentaire à plus long terme. Pour l’Institution, il est essentiel de mieux aligner les politiques et les dépenses publiques, réduire les risques de conflits, améliorer la cohésion sociale, développer le secteur privé et les emplois, fournir des moyens de subsistance aux personnes déplacées et aux réfugiés.

Oumar Tély