Ce 8 mars, l’écrivain et  historien, Djibril Tamsir Niane, est décédé à Dakar à l’âge de 89 ans. Né en 1932, l’écrivain était malade depuis un certain moment, mais aussi avec le poids de l’âge, il était allé se soigner. Déjà parents, amis et autres personnalités ont commencé à rallier la maison mortuaire au quartier Minière. C’est la tristesse et la consternation, la Guinée a perdu un baobab de sa culture.

«Ce que je retiens de lui, c’est la mort de l’histoire, parce que pour se connaitre, il faut connaitre d’où l’on vient, savoir ce qui conditionne notre existence. C’est quelqu’un qui m’a toujours transmis l’envie de savoir d’où je venais afin de mieux orienter où j’allais. C’est son héritage qui nous reste. Nous allons perpétuer son héritage à travers sa bibliothèque à l’intention des nouvelles générations guinéennes et africaines», a promis l’un de ses petits-fils et homonyme.

Qui était Djibril Tamsir Niane ?

Djibril Tamsir Niane est né le 9 janvier 1932 à Conakry (Guinée). Il est spécialiste de l’histoire du Mandé, notamment l’Empire du Mali. Djibril Tamsir Niane suit des études d’histoire à l’Université de Bordeaux (France), où il obtient une licence et un DES.

Son mémoire portant sur l’Empire du Mali, il collecte auprès des griots, notamment Mamadou Kouyaté, des récits de la tradition orale. C’est à partir de ces recherches qu’il publie en 1960 Soundjata, ou l’épopée mandingue, son ouvrage le plus connu. Il a codirigé avec Joseph Ki-Zerbo la publication du volume IV de l’Histoire générale de l’Afrique sous les auspices de l’Unesco. Il est également auteur de pièces de théâtre comme Les fiançailles tragiques. Certains de ses écrits lui valent la prison sous le régime de Sékou Touré, puis l’obligent à l’exil au Sénégal dans les années 1970. Djibril Tamsir Niane est professeur honoraire de l’Université Howard (Washington, D.C.) ainsi que de l’Université de Tokyo.

Djibril Tamsir Niane est le père de Katoucha Niane, l’une des premières mannequins noires internationales, qui publie en 2007 Dans ma chair où elle révèle avoir subi une excision à l’âge de 9 ans, avant son décès à Paris au début 2008.

Publications

  • 1960, Soundiata ou l’épopée mandingue (Paris, Présence africaine)
  • 1975, Recherche sur l’empire du Mali au Moyen Âge, suivi de Mise en place des populations de la Haute-Guinée (Paris, Présence africaine)
  • 1985, Contes d’Hier et d’Aujourd’hui (Paris, Présence africaine)
  • 1989, Histoire des Mandingues de l’Ouest (Paris, Karthala)
  • 1991, «Le Mali et la deuxième expansion mande» in Histoire générale de l’Afrique, vol. IV