Après son serment du 19 mars dernier, la nouvelle présidente de la Tanzanie, Samira Suluhu, achèvera le second mandat de John Magufuli, décédé le 17 mars. Désormais, elle est l’une des deux femmes actuellement au pouvoir en Afrique, avec l’Ethiopienne Sahle-Work Zewde, dont les fonctions sont plutôt honorifiques.
Connue pour avoir encouragé les femmes à poursuivre leurs rêves, Mama Samia, mère de quatre enfants, était déjà la première vice-présidente de l’histoire de son pays depuis l’arrivée au pouvoir en 2015 de Magufuli dont elle était la colistière. Elle était également connue pour sa douceur. Jamais elle n’élève jamais la voix en parlant. L’année dernière, elle déclarait: «J’ai peut-être l’air polie et je ne crie pas quand je parle, mais la chose la plus importante c’est que tout le monde comprenne ce que je dis et que les choses soient faites comme je le dis».
Sur le plan sanitaire, la posture de la nouvelle présidente sera scrutée. Son prédécesseur minimisait l’impact de la Covid-19. Alors que les années au pouvoir de son prédécesseur ont été marquées par un virage autoritaire, avec des attaques répétées contre l’opposition et un recul des libertés fondamentales, le style de gouvernance qu’adoptera Samia Suluhu Hassan sera suivi de près, selon l’analyste politique Javas Bigambo. «Le défi pour elle, en tant que femme, est que cela peut plomber la confiance nationale en ses capacités, à moins qu’elle ne fasse la démonstration du contraire. L’autre chose est que la population tanzanienne n’a pas démontré qu’elle avait beaucoup confiance en une femme en tant que présidente et c’est pourquoi il semble que les partis politiques de ce pays ont hésité à désigner une femme comme candidate pour se présenter à la présidence d’un parti», précise-t-il.
A noter que désormais les femmes commencent à se faire de la place dans l’administration. Autrefois considérées comme simples cuisinières ou femme au foyer, elles se battent pour occuper des postes de responsabilités ou voir comment diriger le monde. C’est du moins ce qu’on constate ces dernières années. Partout dans le monde, les femmes se battent pour occuper des postes de responsabilités. En début d’année Kamala Harris est devenue la première vice-présidente des Etats Unis ; Ngozi Okonjo-Iweala, est élue à la tête de l’OMC (organisation mondiale du commerce) et Samia Suluhu Hassan à la tête de la Tanzanie. Pour ne citer que celles-ci.
Si on note sept femmes ministres dans la nouvelle équipe gouvernementale guinéenne, le «quorum» constitutionnellement consacré est loin d’être gagné.
Kadiatou Diallo