Comme tant de ses collègues au gnouf, le responsable de la communication de l’Union des forces démocratiques de Guinée, Ousmane Gaoual Diallo, fait régulièrement la navette entre la Maison centrale de Cona-cris et l’hôpital national Ignace-Deen. Le 3 mai, l’opposant a été de nouveau hospitalisé, aux termes de trois jours d’attente, faute de place, explique son avocat, Me Alsény Aissata Diallo, le 4 mai, sur Lynx Fm. « Quand j’ai quitté Ousmane Gaoual Diallo hier, il était en soins intensifs, très intensifs d’ailleurs. Mais, n’oublions pas les conditions de détention dans lesquelles il était à la Maison centrale. Ils sont tous entassés dans des cellules exigües. Les conditions sont insupportables ! Les mêmes qui ont emporté Roger Bamba et tant d’autres. Ousmane Gaoual Diallo et Chérif Bah sont tous hospitalisés. L’un au service neurologie, l’autre au service cardiologie », précise Me Alseny Aissata Diallo.
Depuis novembre 2020, Ousmane Gaoual Diallo, Chérif Bah, Etienne Soropogui, Abdoulaye Bah et Cellou Baldé croupissent en prison pour le simple fait de s’opposer au troisième mandat du Président Alpha Condé.
Les conditions de détention à la Maison centrale sont difficiles. De nombreux détenus parmi les opposants ont développé des pathologies qui nécessitaient un traitement à l’étranger. Mais hélas ! « Nous nous sommes battus, nous avons tout fait pour que Chérif Bah soit évacué. On n’a pas pu parce que les autorités n’ont pas accepté qu’il soit évacué. Aucun d’eux ne se porte bien, ils sont tous malades. Qu’ils le disent ou pas, cela se voit dans leur visage. Donc, le plus souvent, c’est lorsque l’infirmerie à la Maison centrale n’arrive pas à gérer qu’on les hospitalise. Nous craignons que le pire leur arrive », craint l’avocat.
La Justice dément
Dans la matinée du 4 mai, le ministère de la Justice a démenti dans un communiqué publié sur sa page Facebook. Le Service de presse et de la communication affirme que l’opposant n’est pas sous soins intensifs. « Les dispositions idoines ont été prises en vue de son admission à l’hôpital Ignace-Deen où, pour des raisons de commodité, une cabine individuelle située aux services des urgences lui a été attribuée. Cette présence d’Ousmane Gaoual Diallo dans une cabine n’est nullement liée à son état de santé, mais s’explique plutôt par la nécessité de lui trouver un cadre convenable et approprié pour son suivi médical», relève le communiqué.
Yaya Doumbouya