Le PAM, Programme alimentaire mondial a sonné l’alerte cette semaine. La flambée des prix des denrées alimentaires menace de plonger des millions de familles dans l’insécurité alimentaire. Conflits, fragilité économique, effets de La Niña (phénomène climatique), perte d’emploi liée à la Covid-19, rendent les aliments nutritifs hors de portée pour des millions de familles dans le monde.
Selon Arif Husain, économiste en chef du PAM, les prix élevés des denrées alimentaires aggravent la faim dans le monde. «Nous avons déjà les conflits, le climat et la Covid-19 qui travaillent ensemble, plongent davantage de personnes dans la faim et la misère. Maintenant, les prix des denrées alimentaires ont rejoint ce trio mortel».
L’agence onusienne estime que 270 millions de personnes seront en situation d’insécurité alimentaire aiguë ou à haut risque en 2021, soit une augmentation de 40% par rapport à 2020, en raison des conflits, des chocs économiques, des catastrophes naturelles, des retombées socio-économiques de la Covid-19.
Pays vulnérables
Dans de nombreux pays, la dépréciation de la monnaie a encore fait grimper les prix des denrées alimentaires locales, affectant des populations comme le Zimbabwe, l’Éthiopie, le Venezuela et la Syrie. « En Syrie justement, le prix de l’huile de cuisson a augmenté de 440% en glissement annuel».
Au Liban selon le PAM, le prix moyen de la farine de blé était de 50% plus élevé en mars-mai 2021 qu’au cours des trois mois précédents. En glissement annuel, le prix a augmenté de 219%.
Le PAM recense d’autres points chauds de prix alimentaires élevés en Afrique. Au Mozambique, ravagé par un conflit dans le nord du pays, le prix de la farine de manioc a augmenté de 45% entre mars et mai 2021 par rapport aux trois mois précédents.
La Banque mondiale a estimé que la Covid-19 pourrait faire basculer 97 millions de personnes dans l’extrême pauvreté d’ici à la fin 2021. Face à ce scénario catastrophe, le PAM entend venir en aide à 139 millions de personnes dans le monde.
Oumar Tély Diallo