L’ex-président Laurent Gbagbo a décidé, lundi 9 août, d’abandonner le Front populaire ivoirien, parti qu’il a créé dans la clandestinité en 1982. Dans une « guerre » pour le contrôle du parti avec Pascal Affi N’Guessan, la justice a donné raison à son ancien Premier ministre. Gbagbo renonce à s’engager dans une interminable bataille juridique et décide de créer un nouveau parti. Ses militants, si attachés au FPI, ont appris la nouvelle à l’issue du comité central extraordinaire. Ils sont amers, mais ils décident de suivre leur champion.
Pour plusieurs militants à Yopougon, fief incontesté de Laurent Gbagbo, la page FPI semble tournée, 48 heures seulement après l’annonce du chef, mais non sans regrets. Le FPI est l’un des plus vieux partis de Côte d’Ivoire, avec presque quarante années d’existence.
Lien sentimental
Le lien sentimental est très fort. Deux militants, sous anonymat, acceptent le divorce avec amertume, mais ils valident la décision du chef : « Ça me fait vraiment mal, mais ça ne peut pas m’ébranler. On ne peut faire d’omelette sans casser des œufs. C’est vrai, le FPI est un parti emblématique, qui a son histoire, mais on ne peut pas faire autrement ». Pour cet autre, « Ça me peine. Si Laurent Gbagbo a pris cette décision, il faut s’aligner. Tout ce que Gbagbo fait et dit, est bon. C’est Gbagbo ou rien. »
La décision est aussi douloureuse au sein de la haute direction. Justin Koné Katina, porte-parole de Laurent Gbagbo, a cette formule pour le dire : « On nous a arraché la chemise que portait notre enfant, on va lui trouver une nouvelle chemise. Mais nous avons un élément de mobilisation important qui s’appelle Laurent Gbagbo. »
L’attente du nouveau nom
Les militants attendent le nouveau parti, son nom, ses couleurs, son slogan, son logo. « Nous sommes encore au laboratoire », dit le porte-parole, étape majeure avant le coup de peinture final au congrès prévu pour fin octobre au plus tard.
RFI