Pour s’exonérer de leur responsabilité dans ce qu’il faut considérer comme une triste fin de règne de M. Alpha Condé, certains de ses collaborateurs pourraient être tentés de dire qu’il n’écoutait pas ou plus les conseils; qu’il s’était enfermé dans une bulle qui le rendait inaccessible ; qu’il avait fini par tout centraliser à son niveau ; qu’il n’avait plus confiance en personne. C’est possible. Mais, quand certains ministres ont compris qu’ils avaient un désaccord avec M. Alpha Condé sur certains sujets, ils ont pris la décision- très difficile en Guinée- de rendre le tablier. MM. Abdoulaye Yéro Baldé, Khalifa Gassama Diaby et Cheick Sacko ont montré que lorsqu’un ministre, un conseiller ou un autre collaborateur d’un chef d’État s’aperçoit qu’il n’est plus écouté ou qu’il n’est plus utile, il peut user au moins de sa liberté de démission.
En adoptant une attitude, l’observateur peut tirer la conclusion selon laquelle ceux qui ont continué avec un président qui, selon eux n’écoutait pas les conseils, se sentaient à l’aise dans cette position. À moins qu’ils n’aient choisi, en dépit de leurs récriminations, préféré garder leurs postes afin de continuer à profiter des avantages et privilèges y afférents.
Quels que soient les mobiles qui ont été les leurs, il serait difficile aujourd’hui d’entendre leurs arguments.
Me Mohamed Traoré