Le 11 octobre, le procès des 51 fonctionnaires accusés de faux en écriture publique commis dans certains actes administratifs et complicités, s’est tenu au tribunal de première instance de Kaloum. Seuls quelques cadres se sont présentés à la barre. C’est un groupe de fonctionnaires engagés à la fonction publique, non pris en charge jusque-là, qui a porté plainte contre d’autres, qu’ils accusent de prendre «des salaires à leurs places».
A la barre, Seydou Dabo, l’un des accusés, a nié les faits. Il affirme avoir accédé à la Fonction publique grâce à l’ancien ministre, feu Sékou Kourouma. Alors qu’il est accusé de toucher un salaire au compte du ministère de la Sécurité, Dabo nie et affirme être au compte du ministère des Transports. Le procureur de le questionner en ces termes : «C’est par voie de concours que vous êtes à la Fonction publique ?» «Non !», répond Dabo. « Qui vous a aidé ? », rétorque le procureur. « C’est le ministre, feu Sékou Kourouma qui m’a aidé à intégrer la Fonction publique », a répondu Seydou Dabo.
La défense pense que si Seydou Dabo a deux arrêtés, c’est au préjudice de l’Etat, non à une tierce personne. La présidente du tribunal réplique que cela peut être au préjudice d’un membre du Collectif des victimes, la partie civile. Le procureur précise que n’importe quel citoyen peut porter plainte pour dénoncer des malversations. «On ne peut pas dénier à Pierre Koly Goépogui de représenter un collectif…»
Un autre fonctionnaire du nom de Lancei Béavogui a comparu. Lui, il a reconnu qu’il a pris le salaire d’un certain Akoï pendant 2 ans. Parce que, selon lui, après le contrôle des agents de la Fonction publique, il pouvait se le permettre. Lanceï Béavogui reconnaît avoir remboursé une partie de l’argent qu’il a déjà domicilié dans un compte bancaire.
Doumé Camara, Inspecteur général adjoint à la Fonction publique, est accusé de faux et usage de faux. Selon lui, personne n’a porté plainte contre lui. Il est trimballé en justice, pour avoir demandé le gel et le dégel de salaires de certains fonctionnaires, sur ordre d’une Commission rogatoire dirigée par un Officier de police judiciaire. Celui-ci lui a demandé de rétablir des fonctionnaires dans leurs droits. « Dans ce dossier, certains se font appeler victimes, alors qu’ils ne le sont en rien. Depuis l’engagement de ce dossier, les contentieux n’en finissent pas. Il y a beaucoup de non-dits. Quelle que soit ma force, je ne peux pas engager quelqu’un à la Fonction publique…», a affirmé Doumé Camara.
Après une empoignade entre le Procureur et les avocats de la défense, la présidente du tribunal, a renvoyé le procès sine die.
Ibn Adama