Les pays africains se disent démocratiques à la suite des élections souvent émaillées d’intimidation, de fraudes massives, de violences communautaires, de destruction des biens et de fissures sociales.

Malgré ce triste constat, nos dirigeants se plaisent à clamer l’institution de l’Etat de droit dès lors qu’ils mettent en place des institutions républicaines inféodées, parce qu’animées par des cadres aux compétences et à la moralité généralement douteuses.

À quelques exceptions près (Cap-Vert, Namibie, Botswana, Afrique du Sud, Sénégal, Malawi, Ghana…) la démocratie attend d’être consolidée sur le reste du continent où elle fait plus de victimes que les dictatures des années 70.

Au moment où les coups d’Etat commencent à refaire surface, au moment où les élections sont globalement violentes et irrégulières, nos Organisations régionales et sous-régionales doivent se pencher pour expérimenter l’uniformisation des règles démocratiques dans les pays membres.

Il s’agit de soumettre à la réflexion des Députés de nos pays, le respect de certains principes comme :

1) la durée des mandats des Présidents et des Députés, à 7 ans par exemple.

Premier avantage : réduire la récurrence des risques de violences politiques, ethniques et communautaires.

Deuxième avantage : Permettre aux élus de disposer suffisamment de temps dans la mise en œuvre des projets de développement.

2) la limitation des mandats à deux. D’où l’interdiction aux Présidents élus de s’éterniser au pouvoir.

Avantage : aucune possibilité de tripatouillage de la Constitution pour se maintenir éternellement au pouvoir ou de tenter un 3ème mandat.

3) le couplage des élections présidentielles et législatives.

Premier avantage : aucune possibilité pour le Président de la République simultanément en course, de tricher les résultats des législatives.

Deuxième avantage : limitation de la saignée financière sur nos faibles ressources.

4) l’exclusion de tout pays membre qui aura violé ces principes.

5) l’exclusion de tout pays membre qui aura la prise du pouvoir par un coup d’Etat.

6) la suspension de tout pays membre dont le pouvoir se serait illustré dans la violation des Droits de l’homme (assassinats massifs, violations des libertés fondamentales,…)

Le débat sur ces points précis devra produire une synthèse à soumettre au référendum dans chacun des pays. Dès lors que la majorité des pays membres aura souscrit, il en sera fait une règle inscrite dans la Charte.

Cette idée pourrait être améliorée dans le but de conforter la démocratie dans nos pays en tenant compte de nos réalités et des insuffisances actuelles dans la plupart des pays africains.

La CEDEAO et l’UA doivent cesser d’être des syndicats de Chefs d’Etat souvent mal élus et qui cherchent à se maintenir au pouvoir par la violence et la violation des textes.

L’idée aura le mérite de favoriser la paix et la réalisation des objectifs de développement dans nos pays.

Ibrahima J. Kéïta