L’affaire M’Mah Sylla défraie la chronique. La colère ne retombe toujours pas. La mobilisation, itou ! Chacun, dans son domaine, y va de son commentaire.

Me Halimatou Camara, avocate (sans vinaigrette) à la Cour et activiste des droits des femmes pense qu’il y a des zones d’ombre dans l’affaire qui doivent être éclairées. Selon elle, en plus des multiples viols, M’Mah Sylla a subi des opérations chirurgicales qui ne respectent pas les procédés légaux. «Maintenant qu’elle est décédée, il faut désormais parler d’un homicide. Parce que les qualificatifs ont tout leur poids.» Pour tirer cette affaire au clair, l’avocate souhaite des contre-interrogatoires pour déterminer la responsabilité d’autres personnes ou structures. « Car les inculpés ne sont pas les seuls présumés coupables. La responsabilité de l’Etat même est engagé à travers le ministère de la Santé et de l’Inspection générale de la santé et peut-être tant d’autres. Parce qu’il y a des questions qui méritent d’être posées. Qui autorise l’ouverture de ces cliniques mouroirs ? Y a-t-il des contrôles pour s’assurer que les normes médicales sont respectées dans les structures sanitaires ? Le personnel médical est-il qualifié et respecte-t-il les règles éthique et déontologique ? Aussi, il faut qu’on sache quelles ont été les conditions de prise en charge de la victime lorsqu’elle a été admise au CHU de Ignace Deen.  Avait-elle eu accès à des soins adéquats à temps ? » Autant de questions qui interpellent le système sanitaire du pays.

Pour le moment, seuls les sieurs Patrice Lamah, Daniel Lamah, Sébory Cissé, tous se réclamant « médecins », sont accusé et sont au gnouf. En ce qui concerne le quatrième mis en cause, Célestin Millimono en cavale, Me Halimatou Camara exige qu’un mandat d’arrêt soit lancé contre lui. «Que ses photos soient diffusées. Que Interpol s’en mêle. Qu’on appelle à la collaboration d’autres pays. De nos jours, il est impossible de s’évaporer comme cela dans la nature.»

Asmaou